Né aux Etats-Unis en 1918, James Tobin est un économiste keynésien dont les travaux sur l'analyse de l'offre de monnaie lui valurent le Prix Nobel d'économie en 1981. Les jurés saluaient un brillant travail de chercheur et d'enseignant à l'université de Yale, où Tobin - diplômé de Harvard - enseigna de 1950 à 1988. Ils rendaient également hommage à l'auteur de seize livres et de centaines d'articles. Pour autant, James Tobin ne fut pas qu'un homme d'université. Membre de l'équipe des conseillers économiques de Kennedy, il batailla ferme contre la politique économique de Reagan. Il propose au début des années 1970 l'instauration d'une taxe sur les mouvements internationaux de capitaux afin de réduire la spéculation. Cet impôt est vite baptisé " Taxe Tobin ".
[...] Mais comment la répartir ? Jamais aucun Etat n'a voulu compter sur un prélèvement qui serait réalisé par un autre. Malgré ces critiques, beaucoup considèrent que la Taxe Tobin a une réelle utilité et que sa mise en place est nécessaire afin de stabiliser le système financier international. Toutefois, comme le remarque Tobin lui- même, sa proposition suscite plus de sympathie dans les milieux intellectuels européens que chez les ministres des finances ou les gouverneurs de banque centrale. Si Lionel Jospin et Jacques Chirac s'étaient dit intéressés par cette idée, un amendement de Julien Dray (groupe PS) à la loi de finances pour 1999 qui visait à taxer à les opérations portant sur les devises réalisées sur le marché des changes a été refusé. [...]
[...] Selon ses défenseurs, le but de la taxe ne serait pas tant de limiter le pouvoir des marchés financiers que de permettre leur meilleur fonctionnement allégé du risque spéculatif. III La Taxe Tobin comme mesure de justice sociale Le projet de Tobin a été repris par de nombreux organismes de gauche qui y voient d'abord un outil pour contrer les effets néfastes du marché. De nombreux groupes de défense de la taxe Tobin se sont créés comme le groupe ATTAC en France (Association pour une Taxe Tobin d'aide aux citoyens). [...]
[...] La Taxe Tobin devrait rapporter des rentrées fiscales considérables : le volume des transactions visées par cette taxe est de 1800 milliards de dollars par jour en 1998. Selon la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), elle rapporterait 720 milliards de dollars par an de rentrées fiscales. De nombreux groupes proposent de mettre ces sommes à la disposition de la coopération et du développement. IV La récente crise financière internationale a remis la Taxe Tobin à l'ordre du jour La fuite des capitaux et la dépréciation des monnaies asiatiques par rapport au dollar a à nouveau montré que la totale liberté de circulation de par le monde de sommes immenses avait une fonction déstabilisatrice très importante. [...]
[...] L'illusion que fait naître l'énormité des transactions : en réalité, les institutions financières ne font que s'échanger une multitude de fois la même créance, sur un seul débiteur non-bancaire, jusqu'à ce qu'elles aient trouvé un créancier non bancaire qui l'acceptera. La multitude des transactions ne fait que refléter la fluidité du marché. On pourrait tout aussi bien effectuer cette recherche du créancier adéquat dans un système électronique central, sans réelle transaction, ce qui rendrait la perception de la taxe Tobin impossible. La taxe Tobin souffre surtout de son irréalisme. La prélever, ce n'est déjà pas facile. [...]
[...] Pour autant, James Tobin ne fut pas qu'un homme d'université. Membre de l'équipe des conseillers économiques de Kennedy, il batailla ferme contre la politique économique de Reagan. Il propose au début des années 1970 l'instauration d'une taxe sur les mouvements internationaux de capitaux afin de réduire la spéculation. Cet impôt est vite baptisé " Taxe Tobin II La Taxe Tobin est une proposition de taxation de la spéculation censée améliorer le fonctionnement du marché La Tobin Tax vise à " jeter du sable dans les rouages bien huilés de la spéculation financière Elle consiste à taxer très modestement (de 0.05 à 0.2 toutes les opérations sur le marché des changes, de façon que mécaniquement l'investissement à long terme, la transaction qui est faite sur un ou cinq ans soient favorisés par rapport à celle qui est faite sur une semaine ou un mois. [...]
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