« Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! on m'a privé de toi ; et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai que faire au monde »
Molière, L'Avare, acte IV, scène 7
La citation n'est pas récente, et il semble bien cliché d'affirmer que les taux d'intérêts sont comme le nerf des économies modernes. En effet, comme le semble le suggérer l'avare, le taux d'intérêt est le prix de l'argent : pour s'en priver, il faut y trouver compensation.
Par ailleurs, il semble qu'il n'y a pas un taux d'intérêt, mais plusieurs, selon l'endroit d'où l'on parle. Il semble donc nécessaire de clarifier ce qu'il faut entendre par taux d'intérêt. On pourra ainsi montrer que les taux d'intérêts, ainsi que les spéculations sur la manière dont les taux vont évoluer à plus ou moins long terme, permettent de déterminer et de comprendre les fluctuations de l'activité économique.
[...] En principe, la courbe des taux est croissante : le taux long est plus rémunérateur que le taux court. En effet, un agent qui se dessaisit de son argent plus longtemps exigera une rémunération plus importante. Mais parfois, il arrive que la courbe des taux s'aplatisse (situation du Japon dans les années 1990), voire qu'elle s'inverse (situation des Etats Unis à l'heure actuelle). En période de reprise économique, la courbe des taux a tendance à être normale (taux longs supérieurs aux taux courts). [...]
[...] Une courbe des taux inverse est en général synonyme de crainte et est le résultat d'une vision pessimiste de l'avenir. Souvent, elle s'accompagne d'une récession : en effet les agents économiques anticipent une récession de l'activité (l'argent est mieux rémunéré aujourd'hui que demain). En revanche une courbe des taux pentue témoigne que les agents économiques ont confiance en l'avenir : on parle alors d'un environnement monétaire sain. Historiquement, plusieurs pays ont connu des courbes de taux inverse. En 2006, la courbe des taux aux USA est inversée (cf. [...]
[...] Son contrôle peut orienter, peu ou prou, le niveau du taux d'intérêt long terme. Ces éléments sont essentiels, car non seulement ils permettent de rendre compte de l'activité économique d'un pays, mais encore parce que les anticipations réalisées par les agents économiques concernant l'évolution des taux permettent de déterminer le niveau d'activité économique. Bibliographie A. Bénassy-Quéré, L. Boone, V. Coudert, Les Taux d'intérêt, Editions La Découverte & Syros, Paris O. Blanchard, D. Cohen, Macroéconomie, Pearson Education (chap & 11). Graphique 1 : Source : SmartMoney.com. [...]
[...] Enfin d'autres instruments ont été inventés pour permettre aux investisseurs détenteurs de fonds obligataires de se prémunir contre les variations du taux d'intérêt. Les contrats à terme de taux d'intérêt et les futures permettent ainsi de s'en couvrir en fixant à l'avance le niveau des taux d'intérêt à une échéance donnée. Ces produits de spéculation financière ont, pour l'économiste un grand intérêt : ils apparaissent comme des indicateurs détaillés des anticipations à différents horizons sur les taux d'intérêt. Conclusion Il apparaît que le taux d'intérêt court terme est essentiellement contrôlé par la politique menée par les Banques centrales. [...]
[...] Celles-ci peuvent hausser ou baisser les taux d'intérêts en cas d'écarts inflationnistes. En effet, les banques centrales ont le pouvoir de contrôler un taux d'intérêt à court terme (dit taux directeur sur le marché interbancaire (c'est-à-dire le marché sur lequel les banques se refinancent auprès des Banques centrales). En réalité, le taux sur lequel la BC intervient est le taux au jour le jour (pour la zone Euro, le taux directeur est le taux 14 jours), mais ce taux détermine le taux à court terme, puisque celui-ci est la moyenne pondérée des anticipations de ce que sera le taux au jour le jour à court terme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture