Commençons par rappeler qu'étudier les rapports entre taux d'intérêt et taux de change n'a de sens qu'en économie ouverte où les capitaux sont mobiles : en effet, le taux de change est le prix d'une devise en termes d'une autre devise, ce taux de change pouvant être flexible – il sera alors déterminé sur le marché des changes où les différentes devises sont échangées – ou fixe. L'on se rend aussitôt compte que taux d'intérêt et taux de change sont de nature bien distincte : si le taux d'intérêt est le principal instrument de la politique monétaire d'un Etat, le taux de change est moins directement contrôlable
[...] Les variations du taux de change ont une incidence sur la dépense et la demande au sein de l'économie, tout comme les modifications de taux d'intérêt peuvent soit augmenter soit diminuer le niveau de l'activité économique. - Taux d'intérêt et taux de change sont doublement liés, le taux d'intérêt agissant sur le court terme comme un déterminant du taux de change et inversement. Le principal enjeu pour un Etat est alors de savoir comment combiner les deux pour agir dans le sens de ses objectifs ultimes, la première question qui se pose à lui étant celle du régime de change. I. [...]
[...] Or ces interventions officielles ont un impact sur le taux d'intérêt si elles ne sont pas stérilisées. Stériliser les interventions consiste à faire varier la contrepartie interne de la base monétaire dans le sens opposé à la contre-partie externe. Par exemple, la banque centrale vend des réserves de change pour soutenir la valeur externe de sa monnaie; pour empêcher que la base monétaire ne diminue, elle acquiert simultanément des actifs sur l'économie nationale, de telle manière que la base monétaire ne varie pas. [...]
[...] En période de récession par exemple, la banque centrale peut abaisser son taux d'intérêt. La dépréciation de la monnaie qui en résulte contribue à soutenir la demande, selon l'enseignement du modèle de Mundell et Fleming de 1962, qui indique aussi que rien de tel ne se passe en situation de changes fixes : la politique monétaire de relance ne permet pas d'atteindre l'équilibre interne. La politique monétaire conduit normalement à une diminution du taux d'intérêt, qui entraîne à son tour une reprise de l'activité économique. [...]
[...] Taux d'intérêt et taux de change : lequel privilégier? Le choix du système de change Le choix d'un régime de change dépend donc de l'arbitrage entre le besoin d'un instrument de stabilisation macro-économique et le désir de limiter les variations déstabilisantes du taux de change. Cet arbitrage est cependant limité par la contrainte de crédibilité de la banque centrale. Les gains et coûts de la flexibilité du taux de change Lors de l'abandon du régime de change fixe de Bretton Woods en 1971, les économistes pensaient que la flexibilité des taux de change permettrait aux différentes économies de s'isoler des fluctuations subies par leurs partenaires et de mieux amortir l'impact des chocs subis antérieurement. [...]
[...] Tenir compte des économies étrangères Parce qu'elle affecte les taux de change, la politique monétaire en change flexible doit tenir compte de la réaction des économies étrangères. Par exemple, la sortie de la livre du mécanisme de change européen en septembre 1992 a permis à la Banque d'Angleterre de devancer l'Allemagne dans la baisse des taux d'intérêt et s'est accompagnée d'une dépréciation de la livre par rapport au deutsche Mark. Mais une telle politique était non coopérative : ses bénéfices à court terme auraient été amoindris si plusieurs grands pays européens avaient dévalué en même temps. [...]
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