La résilience des grandes entreprises face à la COVID-19

Thèmes abordés

Covid-19, RSE Responsabilité Sociale et Environnementale, engagement RSE

Résumé du document

Le président de la République, Emmanuel Macron, a évoqué dans son discours du 14 juin 2020 la nécessité de construire une économie « forte, écologique et solidaire ». Cette économie serait prospère et responsable car elle pourrait créer des richesses réparties efficacement dans une vision à long terme. Il appelle à une « industrie verte », « sociale et solidaire » dans l'objectif de « réconcilier production et climat ». Les questions sociales et environnementales sont au centre des préoccupations et une économie responsable semble apparaître comme une alternative aux destructions et instabilités du capitalisme.Les entreprises devront vraisemblablement réorienter leurs stratégies vers de nouvelles pratiques afin d'être plus résilientes. La résilience est un des enjeux majeurs qui est ressorti de cette crise sanitaire « inédite ».

Extraits

[...] Danone, qui a adopté le statut juridique d'entreprise à mission en juin 2020, est un groupe investi dans les pratiques responsables et a su réagir face à la crise. Les grands groupes du CAC 40 sont globalement engagés dans leur stratégie RSE (en publiant chaque année un rapport RSE intitulé « Déclaration de performance extra-financière ») et semblent avoir bien résisté à la crise. La structure de leurs bilans reste solide (du fait de leur viabilité économique) et le poids de leurs actifs immatériels reste important (du fait de leur image de marque notamment) leur faisant conserver un avantage compétitif ce qui devrait garantir une certaine rentabilité pour la suite. [...]

[...] Ce concept, utilisé dans diverses disciplines, s'applique désormais à l'entreprise et à l'économie. On peut tenter d'illustrer, à travers l'exemple de Danone, le fait que l'intégration de la RSE à la stratégie des entreprises peut leur permettre d'être plus résilientes. Ceci en faisant le lien entre les engagements RSE du groupe et les actions de résilience qui en sont ressortis. Danone construit et consolide des relations de confiance avec ses consommateurs et l'ensemble de ses parties prenantes ce qui lui a permis de gérer efficacement sa chaîne d'approvisionnement afin d'éviter les ruptures. [...]

[...] Les entreprises ébranlées face à la crise : Peur, colère, indignation, stupeur Les Français ont été traversés par différentes émotions lors de l'annonce du premier confinement au soir du 16 mars 2020 par Emmanuel Macron. Des émotions généralisées puisque le virus s'est répandu dans le monde entier. La faute à qui ? On a beaucoup entendu que la faute revenait à la mondialisation, à tort ou à raison. Le fait est que la mondialisation a bel et bien joué un rôle dans la diffusion du virus à travers la mobilité, permettant la circulation des personnes et des marchandises, entre des territoires éloignés mais interconnectés et interdépendants entre eux. [...]

[...] C'est dans ce contexte que la crise sanitaire a révélé – de manière brutale – la vulnérabilité des chaînes d'approvisionnement mondialisées et l'ampleur de la dépendance entre les entreprises et les zones géographiques. D'où les problèmes d'approvisionnement et les pénuries de médicaments ou de matériels médicaux qui a mis en danger les populations. Ces pénuries industrielles ont ouvert des débats autour des questions de relocalisations d'actifs jugés comme stratégiques et de dépendance à l'économie chinoise. La fermeture des frontières interrompant les liens entre les entreprises et les pays a amené des ruptures dans les chaînes d'approvisionnement. [...]

[...] C'est donc un moment et non un état permanent ». Les entreprises cherchent alors des solutions pour renforcer leur résilience et appréhender les crises futures. Elles pourraient trouver une piste en intégrant la RSE à leurs stratégies qui seront axées vers des pratiques plus équitables et durables. La RSE : un outil de résilience Si la RSE n'a pas toujours été développée dans la science économique (notamment avec la vision de FRIEDMAN, 1970), on conçoit aujourd'hui que la firme possède des objectifs complémentaires au profit afin de limiter les externalités négatives sociales et environnementales. [...]