La règle de Taylor est un dispositif d'encadrement rigoureux des politiques monétaires présenté en 1993 par JB Taylor dans « Discretion Versus Policy Rules in Practice », puis popularisé en 1996 par une étude de Goldman Sachs « The International Economic Analyst ». Elle définit une trajectoire de variation optimale du taux d'intérêt de court terme au cours du cycle économique, en fonction de l'objectif d'inflation de la banque centrale et de l'évolution de l'output gap. Ainsi, en comparant le taux de Taylor avec le taux d'intérêt à court terme mis en œuvre par les autorités monétaires, il est possible de juger de l'adéquation de la politique monétaire avec les données économiques fondamentales
[...] Svenson a tenté, quant à lui, d'introduire le paramètre du change dans la définition d'une trajectoire de variation optimale du taux d'intérêt. Il a proposé également de cibler les prévisions d'inflation et non plus seulement le niveau d'inflation Mais le travail le plus intéressant est celui de Cecchetti (1998). Il a soulevé en effet un problème fondamental de la règle de Taylor : celle-ci présuppose une possible volatilité absolue des taux d'intérêt, soit pour relancer l'activité, soit pour freiner l'inflation. Mais elle ne prend pas en compte l'impact de cette volatilité, à terme, sur l'environnement économique. [...]
[...] La règle de Taylor est une règle attrayante 1. Elle s'appuie sur des fondements théoriques solides A la suite de Kydland et Prescott (1977), et dans la mouvance des théoriciens des anticipations rationnelles (Sargent et Wallas), Barro et Gordon ont démontré dès 1983 que la crédibilité d'une politique monétaire était subordonnée à l'encadrement de celle-ci par des règles. Les dispositifs réglementaires ont en effet pour objectif de garantir une certaine prévisibilité de l'action politique aux yeux des agents économiques (et notamment des marchés financiers, très volatiles), favorisant ainsi la stabilité de l'environnement économique dans son ensemble, tout en maintenant une certaine marge de manœuvre pour faire face aux chocs conjoncturels. [...]
[...] Adaptée et enrichie, cette règle semble néanmoins un modèle d'appréciation de la conduite de la politique monétaire pertinent 1. Différentes modalités d'application de la règle de Taylor ont été peu à peu évoquées L'idée est venue, progressivement, de faire varier les coefficients précédents l'écart d'inflation et l'output gap selon les objectifs que s'assigne la politique monétaire. Une politique monétaire peut en effet choisir de répondre de manière molle à l'inflation et de privilégier les relances de l'activité économique (cas A). [...]
[...] Ainsi, en comparant le taux de Taylor avec le taux d'intérêt à court terme mis en œuvre par les autorités monétaires, il est possible de juger de l'adéquation de la politique monétaire avec les données économiques fondamentales. Pourtant, si la règle de Taylor apparaît séduisante à priori, sa portée opérationnelle s'est heurtée à de nombreux obstacles. Les paramètres de référence sont apparus insuffisants ou difficilement appréciables. Les coefficients choisis ne correspondent pas non plus aux réalités singulières des différentes économies. C'est pourquoi, la règle a été depuis enrichie et adaptée, afin d'en faire un modèle pertinent d'appréciation de la conduite des politiques monétaires. [...]
[...] C'est une règle automatique ou encore non activiste La règle de Taylor est toute autre. C'est une règle activiste c'est-à- dire une règle qui tente de concilier les objectifs de la banque centrale en terme d'inflation avec les impératifs de la relance économique en phase de contraction prolongée. Elle fait suite aux travaux de Mc Callum qui le premier, évoqué l'existence de ce type de dispositif Elle apparaît relativement simple La formulation originellement proposée par Taylor était la suivante : r = 2 + p + 0.5 y + 0.5 où r désignait le taux de la Réserve Fédérale Américaine Américaine p le taux d'inflation de l'économie américaine et y l'output gap étant l'inflation cible choisie par la FED. [...]
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