Le rapport a été commandé le 17 mai 2004 par Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, avec cette mission :
« Vos travaux pourront partir d'une appréciation de la situation et des perspectives économiques et financières de notre pays. […] Cette appréciation de la situation initiale et des tendances à l'oeuvre vous conduira à envisager les contours d'une stratégie macroéconomique pour la croissance, y compris dans sa dimension européenne. » Le rapport a été rendu début novembre 2004, avec de nombreuses réactions.
[...] - Favoriser l'emploi des séniors et permettre une meilleure intégration des jeunes. - Réaffirmer la place centrale du travail et en repenser le contenu : multiplier le travail plutôt que le partager Sur l'Europe : - Participer pleinement à l'intégration européenne, car l'UE est un espace privilégié de la croissance française - Promouvoir un modèle spécifique de développement durable. Ainsi, le rapport Camdessus, sans nier les traits enviables et prometteurs de la France, appelle à un sursaut en prenant l'exemple d'autres pays : le choix de l'économie de la connaissance en Finlande, la réforme de l'Etat avec maintien de la qualité du service public en Suède, la division par deux du chômage au Danemark grâce à un marché du travail associant flexibilité et sécurité collective. [...]
[...] On peut ici faire la même critique que précédemment puisque ces réformes du marché du travail ne s'accompagnent pas d'une politique de flexibilité générale, notamment des prix. Les réactions : Rapport de gauche ou rapport libéral ? Le rapport plaît aux libéraux quand il insiste sur une économie française subrepticement engagée dans un processus de décrochage Ce décrochage est attribué au faible nombre d'heures travaillées, la France étant avant-dernière au sein de l'OCDE. Le rapport l'explique par la stratégie perdante des 35 heures et par le sous-emploi des seniors et des jeunes les moins qualifiés. [...]
[...] Le rapport Camdessus Biographie de Michel Camdessus : Né en 1933, énarque, Michel Camdessus a d'abord fait carrière aux finances et à la Banque de France dont il a fini gouverneur de 1984 à 1987. Il est ensuite directeur du FMI de 1987 à 2000. Il préside les Semaines Sociales de France (prolongement de l'encyclique Rerum Novarum), et siège depuis août 2000 au Conseil Pontifical Justice et Paix. Il est également gouverneur honoraire de la Banque de France. Les membres du groupe de Camdessus : Parmi les nombreux membres du groupe chargé d'établir ce rapport, on trouve : Alain Deleu (Président honoraire de la CFTC ; vice-président du Conseil économique et social), Richard Descoings (directeur de l'IEP Paris), Olivier Jean Blanchard (professeur d'économie au MIT), Bertrand Collomb (PDG de Lafarge), Martin Hirsch (président d'Emmaüs France), Louis Gallois (PDG de la SNCF), ou encore Christian Larose (Président CGT de la section Travail au Conseil économique et social). [...]
[...] Les propositions : Le rapport Camdessus est un catalogue de 110 propositions. Il part du constat d'un décrochage de notre croissance et souligne les échecs de notre modèle social. Confrontée à la rapidité des évolutions technologiques, au vieillissement démographique des économies européennes et à la poussée de la mondialisation, la France ajouterait comme freins structurels à ces contraintes, le déficit de travail ainsi que le poids et l'inefficacité financière de la sphère publique. D'où un projet de réformes visant à instaurer un nouveau modèle de croissance, qui soit aussi un nouveau modèle de société. [...]
[...] - Echanger une flexibilité accrue contre une protection accrue : protéger les personnes et non les emplois existants D'où une simplification des licenciements, associée à un système de bonus malus pour les entreprises dans le versement des indemnités et des prestations chômage afin de pénaliser celles qui licencient beaucoup. - Baisser le coût du travail peu qualifié, puisque l'augmentation continue du SMIC accroît ce coût et nécessite des baisses de charges sociales qui grèvent les finances publiques. Donc : ne pas augmenter le SMIC et revaloriser progressivement la prime pour l'emploi. - Une individualisation du temps de travail (sans remise en cause des 35h), en rémunérant fortement les heures supplémentaires. [...]
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