Les termes du sujet :
? Justice sociale ou « distributive » : welfare state, organismes de sécurité sociale, caisses d'allocations familiales, de retraite, impôts sur le revenu, lois sur l'égalité des chances, « discrimination positive » etc. Tout ce qui consiste à « favoriser » certaines couches de la population, considérées comme « défavorisées » au départ (en fonction du mérite pour les utilitaristes, à l'aveugle grâce au voile d'ignorance de Rawls).
? Mirage : illusion, apparence séduisante et trompeuse. Autrement dit, la justice sociale serait un concept accrocheur, mensonger et potentiellement nuisible.
En réalité, cette question traduit bien l'éternel débat entre ceux qui font de la liberté la valeur fondamentale, et ceux qui estiment qu'il faut aspirer à une égalité maximale entre les individus. F.A Hayek appartient bien au premier camp : on se demandera alors quels principes économiques découlent de la notion philosophique et politique de liberté et en quoi ces principes rendent impossible l'exercice d'une « justice sociale ». La question inverse pourrait également être posée : pourquoi la « justice sociale » entraverait-elle l'exercice de la liberté individuelle ?
[...] En quoi la justice sociale est-elle un mirage selon F.A. Hayek ? Introduction Hayek : 20è siècle, influence d'autres sciences sociales (philosophie, droit) dans l'ombre de Keynes dans l'après-guerre, certains diront qu'il a pris l'avantage sur son rival à partir des années 1980 avec l'avènement des néo-libéraux Margaret Thatcher et Ronald Reagan. Mais si on va au-delà d'une lecture superficielle de Hayek, on peut se rendre compte que les politiques menées ont finalement été assez éloignées de ce qu'il préconisait (dans une moindre mesure pour Margaret Thatcher, le seul personnage politique qu'Hayek admirait). [...]
[...] Pour Keynes, ce principe doit justement être corrigé (en faisant intervenir l'Etat) pour limiter ses effets injustes. L'ordre de marché ou catallaxie a. L'ordre de marché ou catallaxie est un ordre spontané et une caractéristique de la Grande Société Spontané parce que cet ordre est créé fortuitement par conjonction des intérêts égoïstes. De plus, cet ordre est trop complexe pour avoir été élaboré par les hommes. Hayek fait en effet la distinction entre la Grande Société moderne et les petits groupes (famille, tribus). [...]
[...] Il en résulte que chaque agent dispose d'un bagage différent des autres qui crée le principe d'incertitude. b. L'information asymétrique crée le principe d'incertitude Comme chaque agent dispose d'une information qualitativement et quantitativement différentes, on ne peut prévoir le comportement qu'il va adopter en fonction de ce qu'il sait et lui-même ne peut prévoir les conséquences de ses actions, puisqu'il ne sait pas tout. c. L'information asymétrique traduit une liberté de choisir qui ne peut être mise en œuvre que dans le cadre de l'ordre de marché Pour Hayek, seul l'ordre spontané peut assurer les conditions nécessaires à la liberté de choisir. [...]
[...] La ‘justice sociale' : cheval de Troie du totalitarisme ? C'est réellement le concept de justice sociale qui a servi de cheval de Troie à la pénétration du totalitarisme. La tentative de garantir à chacun ce qu'on pense qu'il a le droit de recevoir, en imposant à tous un système d'objectifs concrets communs vers lesquels les efforts doivent tendre sous la direction de l'autorité publique –comme prétend le faire le socialisme- serait une démarche rétrograde nous privant de l'utilisation des connaissances et des aspirations de millions d'hommes, et par là nous faisant perdre les avantages de la civilisation. [...]
[...] La justice sociale, expression qui résulte, selon Hayek, d'une erreur intellectuelle, ne peut s'exercer dans une société libre et pluraliste pour diverses raisons. L'application d'une justice sociale demande une restriction de la liberté des agents par une entité extérieure (en l'occurrence, dans la pensée de Hayek, l'Etat/le gouvernement). Il faut éliminer le principe d'incertitude, les actions de ces agents devant être connues, l'information doit être symétrique et non plus asymétrique, c'est-à-dire que les sources doivent être les mêmes pour tout le monde et que chacun doive consacrer le même laps de temps à s'informer par exemple (cf 1984 de G. [...]
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