Perroux
[...] Dans la lignée de Schumpeter, il pense qu'il s'agit d'un système social qui laisse leur place aux innovateurs, donc favorise l'innovation. Mais Perroux va plus loin. L'innovation est une condition nécessaire mais pas suffisante : il y faut aussi des inégalités, parce que ce sont ces dernières qui poussent les innovateurs à prendre des risques. Ainsi, il dit : l'invention, l'innovation seraient exilées d'un monde d'égaux La différence avec Schumpeter est nette :ce dernier pensait que la montée des grandes organisations allait paralyser l'innovation et transformer le génie créateur en bureaucratie planifiée au sein même de l'économie de marché. [...]
[...] Ainsi, les échanges internationaux ne profitent pas également à tout le monde. Il pense que l'amélioration des termes de l'échange au profit des plus pauvres permet le transfert de richesses nécessaires à leur décollage, dont profiteront à terme, les pays les plus industrialisés eux-mêmes. Plutôt que le libre échange ou free trade, il préconise le fair trade, un échange équitable et organisé qui tiennent compte de la situation de départ des plus performants. Enfin, selon Perroux, il s'agit de rechercher un développement global intégré endogène et de ne pas se contenter d'une approche uniquement quantitativiste. [...]
[...] Weber à laquelle Perroux se réfère fréquemment), est capable de remplir ce rôle. A travers une œuvre considérable, François Perroux dresse, le tableau d'une économie que nous qualifierons de mixte, dans laquelle la régulation s'opère à la fois par le marché et par le plan ; ou les firmes dominantes jouent le rôle à la fois progressiste (génératrice de progrès) et spoliateur ; ou la puissance publique a pour fonction de canaliser le fort pour éviter qu'il n'exploite le faible, etc. [...]
[...] Au contraire, si elles sont établies grâce à l'intervention de l'Etat par une politique industrielle appropriée, il les nomme des pôles de développement En outre, il considère le développement comme facteur de croissance du produit réel global qui, par rétroaction, favorise à son tour le développement. Le développement ne peut exister sans croissance alors que la croissance ne débouche pas toujours sur le développement. Pour lui, les stratégies de développement ne se limiteront pas à une stimulation de la croissance. Dans L'économie du XX°siècle, il montre que les pays les plus industrialisés établissent inévitablement des relations de domination avec leurs partenaires, même sans volonté hégémonique de leur part. [...]
[...] Le monde est parcouru de tensions, de rapports de force inégaux, générateurs à la fois de changements sociaux (et technique) et de risques d'exploitation et d'injustice. Il en tire une conclusion forte : laissée à elle-même, l'économie de marché débouche non sur l'équilibre mais sur l'exploitation de l'homme par l'homme, sur la marchandisation ou la mercantilisation des rapports sociaux. En d'autres termes, efficacité et équité ne marche pas de pair : nous ne sommes pas dans le monde réconcilié et sans heurts des théoriciens du capitalisme. [...]
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