Le concept de passager clandestin est une déficience du marché selon laquelle un « agent économique use d'un bien en général collectif en ne payant pas sa quote-part (dans le langage immobilier, part attribuée à chaque copropriétaire pour la répartie des charges de copropriété ; plus généralement, la participation demandée à l'individu aux dépenses), qui est alors supportée par les autres usagers » (free rider en anglais, blinder passagier en allemand), concept consacré par l'arrêté du 06.01.89 (parut au Journal Officiel à la rubrique économie du 31.O1.89). De façon plus claire, le passager clandestin est un agent économique profitant des avantages d'une situation sans en subir les inconvénients.
A ce phénomène sont attachés plusieurs concepts théoriques.
[...] Elles apparaissent quand des coûts ou avantages privés ne sont pas exactement compensés par des coûts ou avantages publics Mécanismes et exemples du problème du passager clandestin L'importance et la largeur du marché des biens collectifs permettent au passager clandestin de se fondre dans la masse des consommateurs et de profiter des avantages propres à la consommation de ces biens sans en payer la production, au contraire des autres individus ou agents, selon un comportement rationnel. Ainsi, si tous les individus ont le même raisonnement, il n'est plus possible de produire de biens collectifs. Par exemple, prenons un entrepreneur privé qui décide d'organiser un feu d'artifice[1]. Pour cela, et pour pallier aux coûts liés à ce produit, il devra vendre des droits de consommation, autrement dit des tickets aux habitants du lieu où il veut organiser ce feu d'artifice. [...]
[...] Dans le cas présent, le feu d'artifice n'étant pas rentable du point de vue privé, il n'aura pas lieu. On peut retrouver un exemple similaire dans le cas de cartels : le but du cartel est d'obtenir un prix supérieur au coût marginal en réduisant la production, mais certains de ses membres peuvent être tentés de tricher en augmentant leur production, s'assurant alors un profit élevé. Ils se comportent donc en passagers clandestins puisque les autres membres ont payés le prix de la collusion en baissant leur production Deux attitudes théoriques possibles pour pallier à cette défaillance Libéralisme strict : Les défaillances sont des éléments perturbateurs qui empêchent le déroulement optimal du marché, il y a donc nécessité de les éliminer en ne permettant qu'aux cotisants de profiter du bien produit par une entreprise privée (Comportement difficile à adopter dans le cas du passager clandestin au vu de l'indivisibilité des biens publics. [...]
[...] Interventionnisme public : Puisque les biens publics ne sont pas excluables, le problème du free rider empêche les marchés privés de les fournir. L'Etat peut remédier au problème s'il considère que le bénéfice social est supérieur aux coûts : il peut fournir le bien public et le financer (notamment par l'impôt), améliorant ainsi la situation individuelle de chacun (Pallie à la non rentabilité (privée) des bien publics mais peut générer encore plus de phénomènes de free rider (exemple d'un usager de bus ou de métro n'ayant pas acheté de ticket). [...]
[...] Exemple : des mesures de santé publique, la défense nationale, un feu d'artifice Les agents économiques sont rationnels : le comportement du passager clandestin découle d'une logique rationnelle, d'un calcul coûts-avantages. S'apercevant qu'il ne peut être exclu de la consommation d'un bien, il n'aura aucune intention de payer pour cette consommation. Le passager clandestin est une déficience/défaillance de marché (market failure) : Imperfection du système des prix empêchant une allocation efficace des ressources. Elle apparaît par exemple dans les situations de concurrence imparfaite et en cas d'externalités. [...]
[...] A ce phénomène sont attachés plusieurs concepts théoriques Les trois concepts fondamentaux du passager clandestin Sans ces trois concepts, le passager clandestin n'a pas de raison théorique d'exister. Présence de biens collectifs/publics : Biens dont la jouissance est répartie de manière indivisible (en étant mis à la disposition de quelques-uns, ils deviennent automatiquement accessibles à tous) entre les membres d'une communauté, qu'un individu particulier désire ou non consommer ce bien. Ils peuvent être fournis aussi facilement à tous qu'à une seule personne. [...]
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