La "nouvelle" économie : quel impact économique ?

Résumé du document

Réflexion en termes de participation des TIC à la croissance, la croissance étant essentiellement tributaire de la Productivité globale des facteurs (PGF), qui reflète l'efficience conjuguée du travail et du capital. Une autre constante du débat : le retard européen, ou le retard français par rapport aux Etats-Unis dans la contribution des TIC aux gains de productivité.
En quoi cette nouvelle économie est-elle "nouvelle" ? S'agit-t-il d'un nouveau paradigme ? (I) Quels sont les impacts macroéconomiques de la diffusion des TIC à court et moyen terme sur la PGF ? (II) Quels sont les facteurs explicatifs des différences significatives observées entre les pays de l'OCDE ? (III)...

Extraits

[...] Ce paradoxe de productivité est levé au cours des années 90, lorsque la part en termes de point de croissance attribuée à l'investissement en nouvelles technologies est estimée à 0,9%. - Élévation de la croissance potentielle à moyen et long terme Trois effets contribuent à l'élévation de la croissance potentielle à moyen - long terme : - Gains de PGF dans les secteurs producteurs de TIC, liés au fait que les gains de performances des TIC étant très rapides, le partage volume- prix des produits TIC est (relativement aux autres biens et services) favorable au volume. [...]

[...] La "nouvelle" économie : quel impact économique ? Le terme de nouvelle économie n'est pas univoque. En effet, il désigne à la fois : - le secteur producteur de Technologies de l'information et de la communication c'est-à-dire l'ensemble des entreprises offrant des biens et des services liés aux TIC (secteur à l'importance variable) - la diffusion des TIC dans l'économie (diffusion rapide dans les pays industrialisés grâce à la baisse continue et importante du prix relatif des TIC). Les TIC regroupent des technologies "anciennes" ayant connu des gains de performance rapides et continus (matériels informatiques par exemple) et des moyens nouveaux de communication et d'accès et traitement de la connaissance (Internet en particulier). [...]

[...] Les gains de productivité liés aux TIC sont les plus importants aux Etats-Unis, l'Europe se situant dans la fourchette basse (à l'exception du Royaume-Uni et des Pays-Bas qui se trouvent dans une situation intermédiaire). Les seules différences d'investissements dans les TIC ne suffisent pas à expliquer ce décalage, d'autres facteurs de différenciation sont à prendre en compte. La contribution de la diffusion des TIC à la croissance de la valeur ajoutée et à celle de la productivité, via les substitutions de facteurs, est de 0,25% par an sur la période 1980-2002. Cette contribution s'accélère depuis 1995, avec une participation de 0,37% par an depuis. [...]

[...] Or, ces théories ont été invalidées par des ralentissements de l'économie en général et la crise du secteur des TIC à partir de 2001. - Un impact économique considérable et récent des TIC Sur une évaluation de longue période, Crafts démontre que la contribution des TIC à la croissance annuelle de l'output et de la productivité depuis 1974 et surtout depuis 1995 est beaucoup plus importante que la contribution de la machine à vapeur et de l'énergie électrique. (Crafts : 2002) - Une "révolution" technologique aux effets surestimés Les effets de la nouvelle économie sur la croissance de l'output et de la productivité n'ont pas été nécessairement plus importants que ceux qui ont été provoqués par les précédentes "révolutions" technologiques. [...]

[...] Conclusion : La nouvelle économie s'inscrit toujours dans la logique des cycles, il ne faut pas surestimer son impact. Néanmoins, la production et la diffusion des TIC modifient bien la structure des économies de l'OCDE en augmentant la PGF et donc la croissance : la baisse des prix qui permet la constitution d'importants réseaux, le consommateur peut choisir dans un éventail plus large de produits etc. La diffusion des TIC ne suffit pas forcément pour élever les perspectives de croissance et de gains de productivité, il faut réaliser des investissements complémentaires voire impliquer les services publics pour tirer tout le bénéfice de la nouvelle économie. [...]