La monnaie apparaît comme une évidence dans la vie quotidienne permettant de satisfaire les besoins d'échange des hommes. Elle joue une place centrale en économie de marché en irriguant l'ensemble du système économique et en situant les hommes socialement, mettant en lumière les inégalités.
Elle revêt cependant pour la majorité des citoyens un aspect énigmatique, réservé aux spécialistes. Ainsi cette évidence qu'est la monnaie doit être précisée : à quoi sert précisément la monnaie ? Comment historiquement la monnaie s'est-elle dématérialisée ? Qui peut créer de la monnaie et quel rôle joue-t-elle dans l'activité économique ?
[...] Qui peut créer de la monnaie et quel rôle joue-t-elle dans l'activité économique ? Les fonctions de la monnaie 1. Les fonctions économiques de la monnaie C'est Aristote qui a décrit les trois missions reconnues traditionnellement à la monnaie, ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour régler leurs transactions : deux fonctions dans l'espace ( 1.1 .1) et un rôle dans le temps ( 1.1 .2) La monnaie comme intermédiaire des échanges et unité de compte Les premiers échanges marchands, notamment dans les sociétés primitives, se réalisaient sous forme de troc. [...]
[...] Lorsque les crédits sont supérieurs aux remboursements, il y a création monétaire ; de même lorsqu'un agent apporte des devises étrangères et demande des euros en échange, la masse monétaire en euros augmente Les limites à la création monétaire : le rôle de la Banque centrale Le pouvoir de création bancaire des banques n'est cependant pas illimité. D'une part, les banques doivent répondre favorablement aux demandes de retrait en billets des clients. Elles doivent donc convertir la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, qu'elles obtiennent auprès de la Banque centrale. D'autre part, elles doivent transférer des fonds vers d'autres banques au moment de l'utilisation du crédit. [...]
[...] La relance par le crédit a donc pour seul effet de générer des tensions inflationnistes sans toucher l'économie réelle. C'est l'optique actuelle de la BCE qui a inscrit dans ses statuts la priorité à la stabilité des prix. Telle n'est pas l'opinion de Keynes : la baisse des taux d'intérêt augmente la rentabilité potentielle des investissements. La monnaie n'est donc pas neutre ici, elle peut soutenir la croissance et l'emploi : phénomènes monétaires et économie réelle sont étroitement imbriqués. [...]
[...] La monnaie repose donc sur la confiance (fiducia en latin, d'où le terme de monnaie fiduciaire, cf .2) de tous les citoyens envers l'ordre social. Chacun accepte d'être payé dans une monnaie, car il sait que la société marchande va se perpétuer, sous la garantie de l'Etat. La monnaie est également un instrument d'intégration : à l'instar de la langue nationale, elle lie les individus à l'ensemble du corps social et renforce l'identité collective autour de ce repère commun La monnaie comme lien politique La monnaie est consubstantiellement liée au pouvoir politique. [...]
[...] La monnaie permet de rompre les relations bilatérales d'une économie de troc. Elle est donc d'abord en tant qu'équivalent général, un intermédiaire des échanges : elle est un bien particulier, reconnu et accepté par tous, destiné à faciliter les transactions. La monnaie constitue aussi l'indispensable étalon des valeurs qui permet de fixer facilement un prix et de comparer ainsi des biens et services hétérogènes. Elle fournit une unité de compte très commode en réduisant le nombre de prix à calculer. [...]
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