mondialisation, religieux, Olivier Roy, économie, religion, acculturation
L'acculturation comme domination. Le cas le plus « pur » d'acculturation est celui des Indiens d'Amérique centrale et du Sud car ils ont fait l'objet d'une politique violente de conversion, la religion du vainqueur est imposée. « La théorie de l'acculturation suppose qu'il y ait une culture dominante et que la culture dominée fasse retour sur un mode mineur, soit par des substrats, soit par une fusion, soit par le maintien d'une religiosité qui se transforme en empruntant les paradigmes de la religion dominante. » Par exemple, les Indiens prennent le prêtre catholique ou le pasteur comme équivalent du chaman.
[...] II.Le marché du religieux. 1.Le marché : métaphore ou réalité ? L'ouverture du marché suppose la constitution d'un acteur individuel, plus ou moins libéré des contraintes ethniques, culturelles, sociales et historiques, et choisissant librement, sur le marché religieux, le produit qui lui convient. Cette supposition est vérifiée puisqu'on assiste à de moins en moins de conversions massives. Une interprétation du marché religieux qui serait juste transposée de l'économie trouve ses limites : L'idée qu'il faut d'abord une dérégulation (liberté religieuse totale), suivie d'une offre abondante, pour que fleurisse la pratique religieuse (plus il y a de religieux sur le marché, plus les gens en consomment) ne rend pas compte des disparités de la pratique religieuse ni du fait que les nouvelles religions peuvent se développer dans des environnements hostiles, comme le christianisme en pays musulman. [...]
[...] 3.Quand l'Etat séculier définit le religieux. En France, une question centrale concernant la définition du religieux porte sur la différence entre une secte et une religion. Mais le principe même de laïcité interdit à l'Etat de définir ce qu'est une religion . Le Conseil d'Etat a accepté que les témoins de Jéhovah ne paient pas d'impôts sur les bénéfices, ce qui revient à les reconnaître comme religion. C'est aux Etats-Unis que le formatage du religieux par le juridique est le plus fort, le bureau de surveillance de la liberté religieuse dans le monde accuse régulièrement la France de ne pas considérer l'Eglise de scientologie comme une religion. [...]
[...] La mondialisation et le religieux selon Olivier Roy I.Marché libre ou domination par le marché ? 1.L'acculturation comme domination. Le cas le plus pur d'acculturation est celui des Indiens d'Amérique centrale et du Sud car ils ont fait l'objet d'une politique violente de conversion, la religion du vainqueur est imposée. La théorie de l'acculturation suppose qu'il y ait une culture dominante et que la culture dominée fasse retour sur un mode mineur, soit par des substrats, soit par une fusion, soit par le maintien d'une religiosité qui se transforme en empruntant les paradigmes de la religion dominante. [...]
[...] Il y a circulation d'emprunts entre religions (ex : une certaine vision bouddhiste très à la mode se diffuse dans les autres religions). Les marqueurs religieux peuvent se recombiner entre eux, sans lien avec leur origine culturelle (fin XIXème : apparition des premiers congrès interreligieux où le but n'est pas de débattre sur le Vrai, mais d'affirmer l'unité du religieux). Conclusion. Les religions on tendance aujourd'hui à se constituer en communautés de foi bien distinctes des cultures ambiantes. La transmission n'est plus assurée par l'évidence sociale et culturelle du fait religieux, surtout quand on est converti ou born again (i.e rupture avec la religion de papa mais aussi discours d'une déception -celle de la libération sexuelle, de la drogue ou du 2 militantisme politique). [...]
[...] Par ex, la mise en place de fêtes religieuses sur le modèle de Noël, avec un jour où l'on ne travaille pas. 6.L'effet d'homogénéisation. Le formatage des religions par le marché et les institutions entraîne une double uniformisation : uniformisation interne, au profit d'une orthodoxie normalisante, souvent fondamentalisme, uniformisation externe, au profit d'une orthopraxie commune entre religions différentes, d'une religiosité partagée et d'une ressemblance de forme (clergé, institutions). Le passage par la mondialisation favorise le fondamentalisme parce qu'il est en phase avec la déculturation. 7.L'uniformisation extérieure. [...]
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