La réforme agraire (1948-1958) lancée sous l'occupation américaine marque le début d'une stratégie de développement et d'industrialisation et une profonde transformation structurelle de l'économie coréenne. Le succès économique a véhiculé des craintes pour les pays développés. En effet, la « menace » des exportations coréennes pèse sur leurs industries traditionnelles (confections, chaussures, électronique grand public, etc.) et est perçue en France comme le fait d'une économie dont le développement s'appuie sur l'existence de bas salaires et la prolifération des zones franches industrielles. Cette image correspond d'ailleurs à celle du Japon des années 30 à l'époque où les industriels japonais vendaient des montres « au kilo ». Ces images successives ont en commun de souligner une réalité sans en connaître la complexité. Ainsi, certains voient-ils dans la croissance coréenne la démonstration des vertus d'un capitalisme libéral à outrance pour promouvoir le développement économique du Tiers monde, en oubliant de préciser que cette croissance a été planifiée et qu'en matière économique et de politique économique, l'Etat n'a jamais fait preuve de libéralisme lors de la phase de décollage économique. Nous nous attacherons donc à voir dans un premier temps la stratégie de développement et d'industrialisation sud-coréenne, avant de se pencher sur une globalisation du phénomène économique qu'a connu la région est-Asiatique.
[...] Le gouvernement de Kim Young SAM pense alors que seule une véritable économie de marché pourrait permettre de construire une économie compétitive au niveau mondial. La concurrence devient alors libre, la déréglementation des marchés de plus en plus poussée et le rôle du secteur privé s'accroît. Evolution marquée symboliquement par la dissolution de l'Economic Planning Board en Stratégie de remontée technologique Filière textile et remontée technologique A la fin des années 50, la Corée du Sud est importatrice nette, le textile représentant des importations totales. [...]
[...] En effet, afin d'absorber les chocs pétroliers des années 70, la Corée choisit la solution la plus rapide et la plus facile à mettre en œuvre : l'endettement envers les marchés financiers internationaux. On constate alors une explosion du déficit de la balance commerciale entre 1973 et 1974 de $566 millions à $ 1.9 milliard (du fait notamment de la facture pétrolière). La politique monétaire américaine du début des années 80 entraîne de plus une flambée des taux d'intérêt sur les dépôts en eurodollars qui a des répercussions sensibles sur la balance des paiements. Les remboursements au titre de la dette augmentent alors très rapidement. [...]
[...] Les autres PED peuvent tirer des leçons du développement économique de l'Asie de l'est : il faut au préalable donner des bases fondamentales et saines à son économie. Sans un haut niveau d'épargne domestique, sans accumulation du capital humain, sans une bonne gestion macroéconomique, sans contrôle des prix, il est impossible, selon la Banque Mondiale d'avoir une croissance soutenue telle qu'ont pu l'avoir les HPAEs'.L'acquisition de nouvelles technologies grâce à l'ouverture aux IDE et aux licences est aussi essentielle pour une croissance rapide de la productivité. [...]
[...] Cet Etat se révèle également très pragmatique, prêt à expérimenter n'importe quelle méthode : à faire confiance au marché s'il fonctionne, ou bien à nationaliser. Le système bancaire a permis de relayer efficacement les impulsions du gouvernement. Le contrôle des banques et de l'ensemble des institutions financières a de même favorisé l'allocation des crédits aux activités et aux firmes jugées prioritaires par l'Etat. La Banque Centrale (BOK : Bank Of Korea), les banques de dépôt, les institutions financières non monétaires (comme les banques de développement) ainsi que la Bourse par la suite ont manifestement contribué à la croissance du pays. [...]
[...] Les recherches de la Banque Mondiale montrent que la croissance extraordinaire de l'Asie de l'Est est due à une plus forte accumulation de capital physique et de capital humain. Ces économies ont été plus capable de répartir les ressources physiques et humaines dans des investissements plus productifs et d'acquérir des technologies plus performantes. Ainsi, dans ce sens il n'y a rien de miraculeux quant au succès économique de l'Asie de l'Est, chacune n'a fait qu'améliorer leur fonction essentielle de croissance. [...]
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