Marginalisme et rationalité économique

Résumé du document

Le marginalisme est un courant de pensée fondé au début des années 1870. Il est associé au nom de trois économistes universitaires de trois pays différents qui, ne se connaissant absolument pas, sont parvenus à des résultats convergents : le Français Walras, l'Autrichien Menger et l'Anglais Jevons. La découverte par ces trois économistes de nouveaux instruments d'analyse et de concepts fut à l'origine de la théorie néo-classique (la théorie subjective de la valeur).
Il s'agit de comprendre la nature de la Révolution « marginaliste » et plus précisément son lien avec la rationalité économique.
Dans un premier temps, nous expliquerons comment, à partir d'une hypothèse de base, se construisent et s'articulent entre elles les différentes étapes du raisonnement marginaliste ; il s'agira ensuite d'expliquer le concept de rationalité économique. Pour finir, nous préciserons le lien entre marginalisme et rationalité économique.

Extraits

[...] Les individus recherchent le maximum de satisfaction. Un individu rationnel ne cherche pas seulement à satisfaire ses besoins mais à les satisfaire au mieux. Cela implique qu'un individu ne laissera pas passer une occasion d'améliorer sa situation, c'est-à-dire de bénéficier d'avantages supérieurs aux coûts supportés pour les obtenir ou autrement dit, de choisir parmi toutes les méthodes disponibles pour satisfaire un besoin particulier celle qui implique le coût minimum pour une satisfaction donnée ou celle qui procure le maximum de satisfaction pour un coût donné. [...]

[...] De plus, quand l'utilité marginale d'un bien sera nulle, il arrêtera d'acheter ce bien ; en effet, à un moment, l'agent arrêtera d'acheter des pommes car la satisfaction qu'il tirera d'une pomme en plus sera moins grande que celle d'avoir une brosse à dent. L'agent est capable de classer ses préférences et de maximiser sa satisfaction. Ceci est du au fait que l'agent soit rationnel. Pour résumer, nous pouvons dire que le marché dépend de l'offre, c'est-à- dire de la consommation des agents. Or, cette consommation dépend de l'utilité marginale de chaque bien. En effet, le consommateur, puisque économiquement rationnel, recherchera toujours la satisfaction la plus élevée, grâce à des procédures logiques et le calcul. [...]

[...] Lien entre le marginalisme et la rationalité économique Le marginalisme constitue un véritable renversement des perspectives. Les économistes classiques voyaient dans le coût de production, autrement dit dans le facteur de l'offre, le principe explicatif du prix. Celui-ci s'imposait alors à tous les agents économiques, en particulier aux consommateurs. Les économistes marginalistes montrent au contraire que tout repose sur la demande. Ce sont les appréciations des usagers finaux du bien de consommation qui déterminent le prix de ces biens, déterminant en même temps le prix de tous les biens et facteurs qui ont contribué à les produire. [...]

[...] On peut aussi préciser le lien entre marché et rationalité économique : la rareté impose une allocation des ressources, qui correspond au marché, c'est-à-dire la façon dans la microéconomie dont le comportement des agents économiques fixe les prix en fonction de l'offre et de le demande. La question de la meilleure allocation possible des ressources est donc prédominante. On choisit celle qui entraînera le coût d'opportunité le plus faible. On estime donc que les agents sont rationnels dans leurs prises de décision. C'est donc la rationalité des agents qui permet le fonctionnement des mécanismes du marché et les interactions entre producteurs et consommateurs. [...]

[...] Dans un premier temps, nous expliquerons comment, à partir d'une hypothèse de base, se construisent et s'articulent entre elles les différentes étapes du raisonnement marginaliste ; il s'agira ensuite d'expliquer le concept de rationalité économique. Pour finir, nous préciserons le lien entre marginalisme et rationalité économique. I. Marginalisme Le marginalisme donne une vision nouvelle de la valeur d'échange en s'appuyant sur le concept d'utilité marginale ; c'est-à-dire que, pour le consommateur, la valeur d'une unité de bien dépend de l'utilité de la dernière unité consommée. [...]