Les lois d'Engel, élaborées en 1857 par l'économiste et statisticien allemand Ernst Engel (1821-1896), sont toujours d'actualité et ont eu une postérité riche. Ces lois, nées de la volonté d'établir une théorie générale pour caractériser le comportement du consommateur, mettent en rapport le niveau de revenu des ménages et la part des dépenses consacrées à chaque poste de consommation, notamment l'alimentation. L'élaboration des lois d'Engel s'inscrit dans le cadre des premiers travaux sur la consommation auxquels l'économiste apporte une amélioration décisive ; cependant, la méthode d'enquête dite « budget de famille » est aujourd'hui complétée pour une plus grande finesse d'analyse.
[...] L'explication se trouve dans la nature des produits considérés : beaucoup de besoins n'exigent par leur satisfaction une fois par an, et même nombreux sont ceux qui ne demandent à être satisfaits qu'une fois dans la vie (Engel cité en 1895, Les biens durables et non-durables sont en effet pris en compte de la même manière dans les statistiques, alors que certains sont acquis pour une période très longue. Il faudrait donc, selon Engel, observer les ménages sur de plus longues périodes. Ensuite, Engel remet en causse l'unité de mesure qu'il avait initialement choisie, soit le groupe familial : en effet, ce faisant, il ne tient pas compte de la taille de la famille. [...]
[...] Ceci permet de rendre compte de la satisfaction de tous les besoins des membres du ménage, et non leurs seules dépenses. Enfin, Engel s'intéressait principalement aux ménages ouvriers et dans ses travaux ne se souciait pas de représentativité en termes de population : dans les séries statistiques actuelles, on prend soin de remédier à cela pour pouvoir ensuite extrapoler les résultats à des fins notamment commerciales Les lois se sont vérifiées mais sont à nuancer avec l'évolution des modes de vie La première loi d'Engel reste globalement incontestée, même si l'on peut affiner les explications qui la soutiennent : l'évolution des modes de vie va dans le sens du ralentissement de la croissance alimentaire. [...]
[...] Par exemple, nos sociétés encouragent une certaine discipline nutritionnelle. La deuxième loi d'Engel précise que la part des dépenses d'habillement et de logement reste stable avec le revenu, c'est-à-dire que ces dépenses augmentent au même rythme que le revenu. En réalité, cette deuxième affirmation est moins bien vérifiée que la première et cache des évolutions divergentes entre les dépenses d'habillement, en baisse, et les dépenses d'habitation compris l'équipement ménager), en hausse. Comme la première, la troisième loi s'est tout à fait vérifiée dans le temps. [...]
[...] BIBLIOGRAPHIE Berthomieu C., La loi et les travaux d'Engel, Consommation, XIII/ Herpin N. et Verger D., La consommation des Français Tome La Découverte, Repères, 1999. [...]
[...] L'élaboration des lois d'Engel s'inscrit dans le cadre des premiers travaux sur la consommation auxquels l'économiste apporte une amélioration décisive ; cependant, la méthode d'enquête dite budget de famille est aujourd'hui complétée pour une plus grande finesse d'analyse Apport décisif d'Engel dans les travaux sur la consommation Les trois lois d'Engel s'inscrivent dans un contexte particulier Le XIXe siècle voit débuter les études sur les dépenses des ménages, et ceci pour plusieurs raisons. On observe un regain d'intérêt de la part des milieux cultivés pour les conditions de vie des ouvriers, dû notamment à l'agitation des classes laborieuses et aux débats politiques autour des idées socialistes ; intérêt auquel s'ajoute celui des médecins. Enfin, l'utilisation des statistiques à des fins sociales est un troisième élément. Plusieurs mathématiciens développent alors la théorie des probabilités puis Adolphe Quetelet, mathématicien et astronome belge, transpose ces techniques de calcul à l'analyse des faits sociaux. [...]
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