Juglar
[...] Devenu célèbre, Juglar entame une carrière universitaire. Il crée, en particulier, un enseignement de statistique à l'Ecole libre des sciences politiques en 1874. Cette carrière est couronnée par son élection à l'Académie des sciences morales et politiques en 1894. Fasciné par la monnaie, il oriente ses recherches vers une analyse poussée des banques qui débouche, en 1867, sur un autre livre de référence, l'enquête sur les principes et les faits généraux qui régissent la circulation monétaire et fiduciaire. Il établît, à cette occasion, des séries chronologiques très détaillées de taux d'intérêt qu'il utilise pour spéculer sur les titres publics. [...]
[...] l'économie mondiale est en train de plonger. Il y a deux ans, la France créait emplois par an, tout le monde communiait dans la vénération de la nouvelle économie et de l'habileté d'Alan Greenspan L'idée du début d'une ère de croissance régulière et continue gagnait du terrain Aujourd'hui, il faut déchanter. Neuf ans après la récession de 1993, l'économie française connaît un sévère ralentissement avait été une année de récession et 1984, marquée par la hausse du dollar, n'a guère été brillante. [...]
[...] Ce double gonflement de la masse monétaire initie l'inflation. Et de cette inflation naît la récession le pays perd des parts de marché à l'export tandis que les banques amorcent une réduction des volumes de prêts distribués. Selon Juglar, les banques prêtent une partie des dépôts qu'elles reçoivent : en économiste du XIXe siècle, il considère que les dépôts font les crédits Au XXe siècle, certains affirmeront que le crédit est potentiellement illimité, car c'est lui qui est à l'origine des dépôts. [...]
[...] On y oublie donc les crises, les cycles et les économistes qui s'y sont intéressés. Après 1920, les soubresauts économiques de l'après-guerre le remettent à l'honneur. Schumpeter, notamment, construit une nouvelle théorie des cycles, dont il identifie trois types, par leur durée et leur origine un cycle court (trois ans) dû à la gestion des stocks qui s'appelle cycle de Kitchin, un cycle long (soixante ans) dû au progrès technique qui s'appelle cycle de Kondratiev, et le cycle moyen (neuf ans) dû à la monnaie et que Schumpeter désigne, pour la postérité, du nom de cycle de Juglar . [...]
[...] L'originalité du livre réside d'abord dans la méthode adoptée: Juglar prétend ne pas avoir d1à priori et construit son raisonnement à partir de l'observation quantitative de l'histoire. L'innovation de la démarche réside ensuite dans tes conclusions: Si les crises sont bien inhérentes au capitalisme comme le pensent les socialistes, elles ne constituent en rien des éléments prémonitoires de sa disparition. Pour lui, l'économie enchaîne phases de croissance rapide et de récession en des cycles de neuf-dix ans. Ecartant l'origine agricole et donc climatique de ces cycles, origine que retient Jevons à la même époque, il considère qu'ils ne sont pas le fruit du hasard mais le produit quasi automatique du mécanisme monétaire sur lequel repose l'économie de marché. [...]
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