D'après le ministre de l'économie et des finances M. Thierry Breton, « tous les indicateurs économiques progressent depuis un an ». En effet, le rythme annualisé du taux de croissance du PIB a été révisé à la hausse et s'élève à environ 2,2% au deuxième semestre 2005 (1,3% en 2004). Le taux d'investissement (part de la formation brute de capital fixe, ou FBCF, dans le PIB) voit également son rythme annualisé de croissance s'élever pour atteindre 5,5% au deuxième semestre 2005, contre 1,7% il y a un an. Notons que le rythme annualisé de la consommation a également augmenté dans les mêmes proportions environ que la croissance. Ce constat suggère une corrélation, si ce n'est un lien de causalité entre l'investissement et la croissance.
L'investissement est l'engagement de ressources actuelles dans l'attente de rendements futurs. Ses formes sont variées et la définition actuelle prend en compte l'investissement en biens matériels et immatériels (éducation, R&D, ou recherche et développement, etc.)
Ainsi, il convient de s'interroger sur l'existence éventuelle d'un lien de causalité entre ces deux variables.
[...] La façon dont elles favorisent l'utilisation productive des ressources comme les droits de propriété ou les brevets, influe sur les profits escomptés d'un investissement. Le rendement d'un investissement peut également subir l'instabilité de l'environnement politique et économique. C'est notamment le cas dans les pays en développement ou la défaillance des institutions est mise en cause. Mais il semble que certains investissements, ainsi que certaines politiques, favorisent une croissance durable. Les composantes de l'investissement ont un impact différent sur la croissance. [...]
[...] Or, l'investissement est une composante de la demande. Cette relation constitue un des piliers de la théorie keynésienne, on parle alors de mécanisme du multiplicateur Lorsque les entreprises investissent, elles distribuent un revenu dont une partie sera consommée, dépense qui engendrera de nouveaux revenus etc. L'effet d'investissement sur la demande est ainsi plus que proportionnel au montant initial de l'investissement. Cette dimension de l'investissement est prégnante à court terme, mais suppose d'être en économie fermée et est fondée sur la possibilité de trouver des ressources en main d'œuvre inemployée. [...]
[...] Ces externalités sont particulièrement liées aux rendements croissants qui résultent de la production du savoir. Les rendements d'échelle sont constants au niveau de l'entreprise, mais ils sont croissants si l'on agrège les données. En effet, chaque entreprise bénéficie, indépendamment de sa volonté, des progrès réalisés par les autres. Aussi le modèle de Romer en 1986 met-il en avant l'accumulation de connaissance supplémentaire dont l'investissement est la source et que l'investisseur ne peut s'approprier. Un stock de savoir se crée alors. [...]
[...] Ce taux de croissance dépend en effet des évolutions démographiques et techniques. L'investissement n'affectant le taux de croissance que de façon transitoire également, cette théorie explique la croissance davantage par le progrès technique et la démographie que par l'investissement. Cependant, les théories de la croissance endogène conduisent à réhabiliter l'investissement comme moteur de la croissance sur le long terme. Cette modélisation nie le fait que la productivité marginale du capital est décroissante, une des hypothèses du modèle de croissance de Solow. [...]
[...] Il apparaît que l'investissement est certes un facteur nécessaire à la croissance économique, mais il ne suffit pas. C'est pourquoi les politiques économiques s'attèlent à stimuler les investissements et la croissance en tenant compte de cette insuffisance. Ce rôle de l'investissement est relativisé par les résultats d'études empiriques fondées sur les modèles néoclassiques de croissance. Chung en 1998 en analysant les possibles causalités s'aventure même à affirmer que l'investissement a un effet insignifiant sur la croissance. Selon Barro, la relation entre les deux variables serait inverse : une croissance rapide pousserait l'investissement à la hausse. [...]
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