Pour étudier l´approche par l'évaluation de la mobilité du capital, il convient d´aborder deux modèles : celui de Feldstein-Horioka (1980) et de Feldstein-Bachetta (1991). Nous verrons dans une seconde partie que "la loi du prix unique" (Klindelberger, 1987) et les effets sur la croissance (Pagano, 1993) éclairent l´approche fondée sur le prix des actifs. Enfin, il est intéressant de noter que l'intégration financière internationale rend l'efficacité de la politique monétaire fortement dépendante de la nature du régime de changes. Pour cela, il convient d´aborder le modèle de Mundell-Fleming et les trois niveaux d'efficience des marchés financiers (Fama, 1970).
[...] L'intégration des marchés financiers et ses effets : éléments d'interprétation théorique 1. Approche par l'évaluation de la mobilité du capital : 1. a. Modèle de FELDSTEIN-HORIOKA (1980) Une forte corrélation entre l'épargne et l'investissement national indique une faible mobilité internationale du capital, mais peut également traduire les effets de la fixation d'un objectif de solde de la balance des paiements courants par les autorités publiques b. Modèle de FELDSTEIN-BACHETTA (1991) Reprend le modèle précédent en neutralisant les effets de la politique budgétaire par la prise en compte d'une variable de déficit public dans la corrélation entre épargne et investissement Approche fondée sur le prix des actifs 2. [...]
[...] A moins que la déréglementation des marchés financiers n'entraîne un déséquilibre transitoire, avant qu'un équilibre de marché ne soit atteint). Conséquences : - Amplification des cycles économiques réels par l'effet des cycles financiers (MINSKY, 1982) ; - Impact négatif sur la croissance lié à la mauvaise allocation des ressources et à l'élévation des coûts de financement (accroissement des primes de risque, donc augmentation des taux d'intérêt réels et augmentation du risque de change) ; - Diminution de l'autonomie de la politique monétaire car les taux de change peuvent s'écarter durablement de leurs valeurs d'équilibre de long terme : la politique monétaire a dès lors le devoir de se préoccuper de son taux de change. [...]
[...] La loi du prix unique (KLINDELBERGER, 1987) La mobilité du capital est parfaite si deux actifs libellés dans la même monnaie, mais détenus sur des marchés distincts, ont le même rendement (parité fermée des taux d'intérêt). La substituabilité des actifs est forte si deux actifs équivalents libellés dans des monnaies différentes ont un écart de rendement qui ne reflète que les différentes anticipations de modification des taux de change entre les deux monnaies (parité non couverte des taux d'intérêt). Or, un écart subsiste, confirmant ainsi l'existence de primes de risque couvrant le risque de change, les anticipations liées aux variations du taux de change ne se vérifiant qu'ex-post. [...]
[...] Les trois niveaux d'efficience des marchés financiers (FAMA, 1970) - strong efficiency : si les marchés intègrent toute l'information disponible ; - semi-strong efficiency : si les marchés n'incorporent que l'information publiquement disponible ; - weak efficiency : si l'information utilisée par les marchés est limitée à la séquence historique des prix passés et du prix actuel. Par instabilité financière on entend généralement la variation du prix des actifs non justifiée par l'évolution des variables fondamentales qui sous-tendent leur prix à moyen terme. Le problème est l'existence d'écarts durables et importants entre le prix des actifs et leur valeur d'équilibre de long terme. [...]
[...] Effets sur la croissance (PAGANO, 1993) Le renforcement de l'efficience des marchés financiers est susceptible d'exercer un effet positif sur la croissance par le jeu des facteurs suivants : - la meilleure efficience allocative du capital accroît la productivité marginale du capital ; - la réduction des coûts de financement engendre des gains dynamiques dans l'accumulation du capital ; - la stimulation de l'épargne peut accélérer l'accumulation du capital (en fait, l'effet est ambigu). L'intégration financière internationale augmente la marge de manœuvre de la politique budgétaire en réduisant l'ampleur des phénomènes d'éviction financière, à l'inverse du modèle de l'économie insulaire de MC KINNON, dans lequel toute diminution du taux d'épargne liée à l'accroissement des besoins de financement des administrations publiques se traduit par l'augmentation du taux d'intérêt et donc, une éviction financière proportionnelle à : - la sensibilité de l'arbitrage consommation / épargne aux variations du taux d'intérêt ; - la sensibilité de l'investissement aux variations du taux d'intérêt L'intégration financière internationale rend l'efficacité de la politique monétaire fortement dépendante de la nature du régime de changes 3. [...]
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