De nombreux grands économistes se sont désintéressés de l'industrie. Ainsi selon François Perroux, Smith dans la Richesse des Nations ne mentionne pas une fois la machine à vapeur, alors que la Révolution industrielle démarre pourtant alors en Grande Bretagne. Plus encore, Ricardo fait de la montée inéluctable du prix du blé l'explication d'une stagnation durable des salaires, alors que la Révolution industrielle bat son plein.
[...] l'adhésion au taylorisme, qui a hypothéqué la conversion à un modèle fondé sur la polyvalence et la compétence comme celui du toyotisme. la stratégie mondiale des grandes entreprises françaises, qui s'affranchissent du territoire national. les traités européens qui font obstacle à des investissements publics orientés vers des programmes industriels : la France, de tradition colbertiste, est forcée de passer à une politique d'environnement qui est plus libérale, c'est-à-dire n'agir plus que sur ce qui entoure les entreprises. la financiarisation : le rendement des placements financiers l'emporte sur le lent et patient processus d'innovations industrielles. [...]
[...] Cela annonce des décennies avant, les clusters comme la Silicon Valley en Californie. Les métiers industriels figurent parmi les plus hautement qualifiés et sont mieux rémunérés que la moyenne, alors que l'économie a surtout créé ces dernières années des emplois dans les services à la personne, souvent précaires. Elle est le moteur de l'innovation : l'industrie est à l'origine de de la recherche menée par les entreprises en France. Schumpeter montre dans Business Cycles en 1939 que les entreprises s'efforcent sans cesse d'innover : les grandes innovations suscitent des grappes d'innovation (il s'agit de la destruction créatrice François Perroux, dans l'économie du XXe siècle (1961) adapte ce raisonnement à l'industrie avec la notion d'« industries motrices qui exercent des influences fortes soit en amont (par leurs commandes), soit en aval (par leurs débouchés), sur le tissu économique. [...]
[...] Aujourd'hui l'industrie est en pleine recomposition L'industrie appelle une redéfinition : les logiciels ou les télécoms en font-ils partie ? À quoi correspond l'industrie verte ? Peut-on parler d'une industrie bancaire ou touristique ? Il existe une diversité croissante des situations au sein d'un même secteur. En outre, la plupart des entreprises industrielles mélangent différents secteurs. Pour relativiser le recul de l'industrie, notons toutefois qu'elle déborde en réalité de son périmètre statistique : en effet, avec le processus d'externalisation depuis les années 1980s, on a assisté à un transfert de valeur ajoutée et d'emplois de l'industrie vers les services. [...]
[...] Il y a donc une hybridation croissante entre industrie et services. Ainsi, Stéphane Richard, à la tête de France Télécom -Orange, a présenté son groupe fin 2011 comme une entreprise industrielle invoquant le nombre de clients, le volume des trafics et l'ampleur des investissements. [...]
[...] En 1846, dans Philosophie de la misère, Proudhon explique que les machines sont à la fois source de richesse et cause permanente de misère En effet, les emplois qui disparaissent avec la mécanisation sont source d'enrichissement Pr la société, mais de paupérisation pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi. En 1847, dans Misère de la philosophie, Marx affirme que ce n'est pas la société qui s'enrichit ac l'industrie, mais la bourgeoisie. Néanmoins, il prédit la concentration industrielle à venir, ce qui va permettre de regrouper de grandes masses de travailleurs prêts à se révolter. L'industrialisation est alors pour lui aussi ce qui va accélérer la révolution. [...]
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