Banque centrale Indépendance Pouvoir politique Information Règle Action discrétionnaire Kydland Prescott
Si la nécessité d'une politique monétaire indépendante est fréquemment répétée, la notion n'est pas souvent précisée. Qu'entend-on exactement par « indépendance » lorsqu'on parle des banques centrales ?
Par ailleurs, les banques centrales doivent-elles agir conformément à une règle qu'elles se donneraient à l'avance, ou bien agir de manière discrétionnaire selon les circonstances ? En somme, les banques centrales doivent-elles être indépendantes de leurs politiques passées ?
Au total, l'indépendance est une notion relative, qui résulte de la tension entre la règle et l'action. L'indépendance ne peut exister qu'à la condition d'une étroite coopération avec l'autorité politique, notamment en matière de politique de change. De plus, les banques centrales ont une mission dans la prévention du risque de système, d'où la nécessité de leur confier des responsabilités prudentielles.
[...] - L'irréversibilité de ses décisions, ou l'interdiction faite aux autres pouvoirs de revenir sur les décisions de la banque centrale. Cette indépendance vis-à-vis du pouvoir politique trouve ses racines dans la nature même de la politique monétaire. La banque centrale doit être indépendante car la politique monétaire s'inscrit intrinsèquement dans un horizon de long terme. Ses effets se font sentir avec des retards parfois considérables. Par exemple, une politique de désinflation a un fort coût initial et n'est profitable qu'après un long délai. [...]
[...] Quelle indépendance des banques centrales ? Si la nécessité d'une politique monétaire indépendante est fréquemment répétée, la notion n'est pas souvent précisée. Qu'entend-on exactement par « indépendance » lorsqu'on parle des banques centrales ? Plusieurs définitions en sont possibles. - Une acception est à exclure d'emblée : celle dans laquelle indépendance signifierait la fixation libre de ses propres objectifs par la banque centrale. Ses objectifs doivent être définis démocratiquement par les citoyens. C'est pourquoi aucune banque centrale ne détient la compétence de sa compétence. [...]
[...] - Enfin, un type d'indépendance moins souvent relevé mais indispensable est l'indépendance des banques centrales vis-à-vis des marchés financiers. Ne signifie pas que la banque centrale doive se couper des marchés, au contraire : elle doit communiquer avec eux (car elle fonctionne par leur biais) et être attentive aux perceptions et aux réactions des agents. En revanche, la banque centrale doit se garder de toute tentation mimétique, qui consisterait à agir conformément aux anticipations des marchés sur sa politique et donc à reproduire les taux en vigueur. [...]
[...] Ces mesures, dites non conventionnelles, réclament une coopération étroite entre la banque centrale et le Trésor. Ainsi, avec la crise actuelle, l'exposition des banques centrales au risque de crédit a beaucoup augmenté, d'où de lourdes pertes en capital à prévoir. À ce mal il n'existe que deux remèdes : une phase d'intense création monétaire, avec les conséquences inflationnistes que l'on connaît, ou la demande d'avances au Trésor, avec les risques que cela ferait peser sur son indépendance. Dans ce contexte, une coopération étroite avec les autorités fiscales est indispensable. [...]
[...] En cette matière les positions sont variées. Par exemple, il est vrai que le fait que la BCE n'ait aucune fonction de supervision et de régulation n'est pas étranger à son haut degré d'indépendance. Mais il est permis de penser que cette réputation lui si bien acquise qu'elle la rendrait apte à prendre des décisions de nature politique dans le domaine de la supervision, si quelque compétence lui y était reconnue, et ce sans nuire à son indépendance réelle. Au total, l'indépendance est une notion relative, qui résulte de la tension entre la règle et l'action. [...]
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