Hilferding
[...] Quand Rudolf Hilferding écrit, ce schéma est obsolète, la monnaie est devenue surtout scripturale et immatérielle. Chez Marx, les chefs d'entreprise maximisent leur profit pour récupérer les fonds investis en machines. Chez Hilferding, leur souci premier est de rembourser leurs dettes, Si bien que leur référence est moins le profit que le taux d'intérêt. Rudolf Hilferding tire du bouleversement né du crédit trois conséquences: La primauté économique n'appartient plus aux industriels, mais aux banquiers. D'autant plus que ces derniers, multipliant contrôles et exigences pour avoir l'assurance d'être remboursés, finissent par évincer leurs débiteurs dans la gestion des entreprises. [...]
[...] A l'origine, elle remplace le troc. Le commerce s'en trouve facilité, tandis que les prix changent de nature, cessant d'être associés aux échanges pour l'être aux objets. Jusqu'au XVIIIe siècle, la monnaie est métallique. Peu à peu, pour des raisons pratiques, le papier remplace le métal. Ce sont les banques qui assurent cette substitution, garantissant au papier une valeur équivalente à celle du métal conservé dans leurs coffres. Ce papier - les billets de banque - est la monnaie fiduciaire. [...]
[...] Ce meurtre paraît aujourd'hui bien oublié. Il faut dire que Rudolf Hilferding appartient à une espèce naguère vilipendée, celle des leaders sociaux-démocrates qui refusèrent les illusions et la fascination pour la violence, pour combattre le communisme léniniste et le nazisme. Né à Vienne en 1877, il conclut une jeunesse studieuse et sans histoire par des études de médecine. Révolté par les inégalités sociales, il adhère au Parti socialiste autrichien. Il en devient le chroniqueur et l'expert économique. Ses premiers articles sont d'une parfaite orthodoxie marxiste. [...]
[...] En 1919, il choisit d'être allemand. En 1923; il est nommé ministre des finances en pleine hyper-inflation. S'appuyant sur l'idée que la monnaie n'est plus de l'or, mais est issue du crédit, il conçoit un nouveau mark sans lien avec l'or, gagé uniquement sur les potentialités de l'économie allemande. Les dirigeants de la Reichbank crient à l'hérésie et au scandale et obtiennent son départ . avant de mettre en application ses propositions monétaires le 15 novembre 1923, naît une monnaie sans or, le Rentenmark. [...]
[...] En 1933, il s'installe à Prague. Il y rédige la partie économique du programme des sociaux-démocrates en exil. A cette occasion, il marque son opposition aux idées venues de Cambridge sur la relance par les grands travaux et le déficit budgétaire. Pour lui, cette politique débouche sur l'inflation. Parmi les infamies de 1940, il y a l'article 49 de l'accord d'armistice par lequel la France vaincue s'engage à livrer aux nazis les Allemands réfugiés. Exilé en France, il en est. [...]
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