"La guerre dans le marché" de Jean Louis Gombeaud

Résumé du document

Guerre dans le marché est un ouvrage économique qui est paru en décembre 2003. Son auteur Jean Louis Gombeaud est journaliste et fut éditorialiste économique pour la chaîne de radio Europe 1. Son livre a pour but de démontrer que nous sommes aujourd'hui dans le premier conflit économique mondial. L'économie de marché a repris à son compte les enseignements des plus grands stratèges militaires, tels Clausewitz, Sun Tze…Cette reprise n'est pas étonnante et démontre que le marchand et le soldat sont des « frères jumeaux ». C'est l'incertitude inhérente à leur domaine qui les condamne à des comportements agressifs. Selon Gombeaud la guerre est ainsi « inéluctable car la paix marchande est précaire ». Il apparaît ainsi nécessaire de mettre en place des organisations capables d'encadrer et de réguler le commerce mondial pour qu'il n'entraîne pas de graves crises économiques, voire des conflits armés. « Si tu veux la paix, réhabilite la politique »...

Extraits

[...] A l'heure actuelle, la concurrence est loin d'être parfaite comme l'a démontré notamment P.Krugman. L'essentiel du commerce mondial est réalisé par des firmes en situation d'oligopole qui, grâce à des économies d'échelle croissantes, acquièrent des tailles assez importantes pour limiter l'entrée de concurrents sur les marchés qu'elles contrôlent. Surtout, les Etats des pays développés maintiennent souvent des quotas, droits de douane sur des produits étrangers afin de protéger des secteurs particuliers (textile, acier aux Etats-Unis ou en Europe Ces pays pratiquent aussi des politiques de subvention (pour l'agriculture notamment) qui sont des véritables freins au développement des pays les moins avancés. [...]

[...] Pourtant, si leur existence n'est pas suffisante pour éviter tout risque de crise systémique elle aide à la régulation du système commercial mondial. Il est vrai qu'elles ne disposent pas d'une autorité et de moyens suffisants mais ces organisations s'avèrent utiles en attendant la mise en place d'un éventuel gouvernement mondial que Gombeaud appelle de ses vœux. Enfin, il est dommage que l'auteur ne définisse pas assez les notions employées. Il rappelle dans l'introduction de son ouvrage qu'il n'est qu'un journaliste économique et non pas un économiste mais cela ne l'empêche en rien de faire un minimum de pédagogie. [...]

[...] Il faut baisser les coûts du capital, des salaires. Cette recherche d'économie d'échelle est à l'origine de délocalisations dans des pays sous- développés (où la main d'œuvre est bon marché) et du développement du commerce intra branche. Ce principe au coeur du fonctionnement de l'économie de marché qu'est la recherche permanente d'une hausse de la productivité pose problème. Généralement à la guerre on n'a qu'un ennemi, or la mondialisation met aux prises des millions de concurrents et il n'y a jamais de dernier quart d'heure car il n'y aura jamais de victoire. [...]

[...] Il paraissait évident de fonder la paix sur l'économie de marché en reprenant ainsi les considérations de Montesquieu sur la question. Dans l'esprit des lois le philosophe évoque ainsi le doux commerce dont l'effet naturel est de porter la paix Le marché permet d'abord de donner une valeur à chaque chose, ce qui évite les querelles. Le prix du marché est censé être le juste prix d'équilibre car il a confronté l'offre et la demande. Puis Smith et Ricardo ont repris l'idée pacifique du commerce de Montesquieu : en faisant en sorte que les hommes aient un intérêt à commercer entre eux ; ils seront moins enclins à se faire la guerre et préféreront le dialogue. [...]

[...] Il s'inscrit ainsi dans la lignée des partisans des politiques commerciales stratégiques. L'Etat se doit d'aider des secteurs économiques peu performants et rentables dans un souci d'intérêt général. Les Etats-Unis ont bien compris que les dépenses publiques pouvaient contribuer à l'efficacité du privé. Les aides à la recherche permettent à ce pays de conforter leur situation de leadership dans l'informatique notamment. Il est aussi vrai que les situations monopolistiques ne sont pas toujours négatives. Elles bénéficient d'économie d'échelle, de synergies, de concentration. [...]