France, crise économique, chômage, économie de marché, politique keynésienne
La France en déclin ?
- Les cris d'alarme de certains (Nicolas Baverez) font penser que la « petite nation économique » (F. Caron) est en déclin, des indicateurs plaident en ce sens, le chômage est parmi les plus élevés d'Europe, le PIB français a été dépassé par celui du Royaume-Uni (et de la Chine…), la France est au 26e rang européen en termes de compétitivité, l'industrie est à la peine (nouvelles technologies, ratés d'Airbus, de Bull…), toutefois ces analyses sont avant tout ancrées à droite.
[...] - les cris d'alarme de certains (Nicolas Baverez) font penser que la petite nation économique (F. [...]
[...] La France de la crise, depuis les années 1970 Dates clefs : 1942 Rapport Beveridge 1945 Ordonnances de mai et octobre instaurant la Sécurité Sociale 1958 Charles de Gaulle débute son premier mandat de Président de la République, Michel Debré est premier ministre 1962 Georges Pompidou est premier ministre 1965 Second mandat de Charles de Gaulle 1968 Maurice Couve de Murville est premier ministre 1969 Georges Pompidou est Président de la république, Jacques Chaban-Delmas est premier ministre, à sa mort Alain Poher assure l'intérim 1972 Pierre Messmer est premier ministre 1974 Valéry Giscard d'Estaing est élu Président de la République, Jacques Chirac est premier ministre 1976 Jacques Chirac démissionne, Raymond Barre le remplace 1981 La crise de l'État Providence Pierre Rosanvallon 1981 Vague Rose, François Mitterrand accède aux responsabilités, Pierre Mauroy est premier ministre 1984 Tournant de la rigueur, Laurent Fabius est premier ministre 1986 La droite gagne les élections législatives, Jacques Chirac est premier ministre 1988 Second mandat de François Mitterrand, Michel Rocard est premier ministre 1991 Edith Cresson est premier ministre 1992 Pierre Bérégovoy est premier ministre 1993 La droite remporte les élections, Édouard Balladur est premier ministre 1994 Jacques Chirac dénonce la fracture sociale (terme du philosophe Marcel Gauchet) 1995 Premier mandat de Jacques Chirac, Alain Juppé est premier ministre 1996 Le nouvel âge des inégalités Pierre Rosanvallon & Jean-Paul Fitoussi 1997 Suite à la dissolution de l'assemblée la gauche remporte les élections, Lionel Jospin est premier ministre 2002 Jacques Chirac débute son deuxième mandat, Jean-Pierre Raffarin est premier ministre 2003 La France qui tombe Nicolas Baverez 2005 Dominique de Villepin est premier ministre 2007 Nicolas Sarkozy est élu président de la république, François Fillon est premier ministre Idées clefs : Depuis les années 1970 le libéralisme a triomphé de l'État : - la stagflation, phénomène économique nouveau, et la faiblesse du Franc nécessitent des réponses nouvelles, des politiques de relance, ou de stop and go, sont initiées par Jacques Chirac entre 1974 et 1976 (credit crunch, gel des dépenses, hausse des impôts - stop) pour un retour à l'équilibre extérieur mais un chômage en hausse et une récession qui dure, un deuxième plan d'aide est lancé (grands travaux, hausse des allocations chômage et familiales, baisse du taux d'escompte), la croissance revient au prix d'un endettement et d'une inflation importants - Barre arrive au pouvoir dans l'idée de régler le problème de l'inflation (credit crunch, gel des prix et des salaires), c'est un semi échec, il lance une politique d'aide aux entreprises pour financer leurs investissements, mais cette politique ne crée pas d'emploi (investissements de productivité amélioration des moyens, et non de capacités extension des moyens), le chômage progresse et l'emploi industriel diminue, l'équilibre des échanges est néanmoins rétabli en 1978, le second choc pétrolier handicape aussi la politique de Barre - La gauche de Mauroy met en place une politique keynésienne par la relance de la demande (hausse du SMIC en deux ans, hausse des prestations sociales, semaine des 39h, abaissement de l'âge de la retraite, allègement de l'impôt sur les classes défavorisées, création de postes de fonctionnaires), des nationalisations ont lieu (Rhône-Poulenc, Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, la CGE, Paribas, Suez le nombre de chômeurs baisse, la consommation progresse, mais le déficit budgétaire, le déficit de la sécurité sociale, les déficits extérieurs, se creusent, marquant la fin du keynésianisme (doublée d'une crainte des investisseurs envers les socialistes) - la gauche se convertit à l'économie de marché, tournant de la rigueur afin de souscrire aux engagements monétaires européens (politique du Franc fort), les prélèvements augmentent, les dépenses publiques diminuent, les salaires ne sont plus indexés sur les prix (baisse du pouvoir d'achat), credit crunch pour attirer les investisseurs, le Franc connaît une hausse et le déficit extérieur est réduit de moitié, gestion similaire au privé dans les entreprises nationalisées (elles deviennent bénéficiaires au prix d'une restructuration très dure), libéralisation du marché des capitaux - en 1986 la droite a pour objectif de privatiser massivement ce qu'elle fait jusqu'à ralentir en 1987 lors du krach boursier mondial, une politique de l'offre est menée, la dette de l'État augmente ainsi que le chômage - les retours au pouvoir de la gauche ne remettent rien en cause, les critères de Maastricht obligent à maîtriser l'inflation, la politique du ni-ni s'instaure (pas de rénationalisations), création de la CSG sous Rocard, en 1997 la conjoncture économique favorable donne à la gauche l'occasion de lutter contre le chômage (les 35h), entre 1997 et 2001 on note 1 M de chômeurs de moins mais l'atonie de Lionel Jospin devant les salariés de Lu ou de Michelin marque l'échec de la gauche et son incapacité à proposer une politique de gauche dans l'économie de marché - l'État reste toutefois développeur, notamment dans les nouvelles technologies et dans l'industrie (nucléaire, spatial, aéronautique, rail), l'État accompagne l'accès aux nouvelles technologies (Brevet informatique et Internet en il équipe le territoire pour l'accès au haut débit (Comité Interministériel pour le Développement et l'aménagement du Territoire, CIADT 2001) L'État providence au chevet des français - l'État providence s'est imposé en France et n'est remis en cause par personne, la Sécurité Sociale est la manifestation de la solidarité nationale , en 1970 la couverture est presque universelle (avec des régimes spéciaux, mineurs, cheminots l'assurance chômage apparaît quand cela devient vraiment un problème, après guerre le chômage est quasi-inexistant, en 1958 naît véritablement l'assurance chômage avec la naissance des ASSEDIC - la mécanique de l'État providence connaît cependant des ratés, les déficits de organes de redistribution se creusent (la Sécu est déficitaire depuis 1974) et des ajustements sont crées (médicaments génériques, participation aux frais médicaux, augmentation des cotisations sociales), en 1995 le Plan Juppé essaie de réformer le système d'assurance sociale pour mieux en maîtriser les dépenses (hausse des cotisations, réduction des dépenses, allocation unique dégressive, hausse de la durée de cotisation pour les retraites 37,5 à 40 ans), en des chômeurs sont indemnisés aujourd'hui, l'assurance laisse aujourd'hui la place à une part d'assistance (RMI et CMU) (moins d'assurance, plus de solidarité, Bismarckien > Beveridgien) - en apparence la pauvreté recule en France, mais le pouvoir d'achat diminue (hausse de l'immobilier, gel des salaires), la fracture sociale se creuse (capital favorisé face au travail, ascenseur social en panne, inégalités homme-femme, inégalités ethniques, géographiques crise des banlieues) La France en déclin ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture