L'évolution des clubs de football en de véritables entreprises depuis les années 90 a conduit la plupart des clubs à vivre au-dessus de leurs moyens. Bastien Drut a étudié le sujet.
La corrélation existante entre les résultats sportifs et le chiffre d'affaires des clubs renforce cette idée d'un football vivant à crédit. Pour rester compétitifs, les dirigeants prennent des risques et ont recours à l'endettement. Le but est de pouvoir attirer un maximum de grands joueurs qui génèreront les recettes nécessaires pour rendre le club rentable et éponger la dette. C'est ainsi que selon un rapport sur les finances des clubs publié par l'UEFA, on apprend que pour l'exercice 2009, les dépenses des clubs ont été de plus de 12,9 milliards d'euros, soit 110 % du chiffre d'affaires global qui est de 11,7 milliards. Cela s'est traduit par un endettement massif, et selon le rapport, le passif global des clubs européens comprend une dette nette de 5,6 milliards d'euros, dont 2,1 milliards de dettes de transferts.
[...] Cependant, les conséquences de la montée de l'argent dans le football ont été plus larges que le seul domaine économique. DRUT, Bastien, Economie du Football Professionnel. Paris : La Découverte 125p. p 100-106 UEFA. Rapport de Benchmarking sur la procédure d'octroi de licence aux clubs, exercice financier 2009. 112p p 78 UEFA. Rapport de Benchmarking sur la procédure d'octroi de licence aux clubs, exercice financier 2009. 112p p 92-94 DE TAILLAC, Mathieu. En crise, le football espagnol brille à crédit. [...]
[...] En se focalisant sur les championnats les plus importants, on constate qu'à l'exception de l'Allemagne qui a bénéficié d'investissements faits par l'Etat pour construire ses stades en vue de la Coupe du Monde 2006 et la France soumise à la DNCG qui sanctionne chaque année les dettes, les autres championnats sont tous dans le rouge, mais encore une fois à une échelle différente. Les deux cas les plus dramatiques concernent le football anglais et espagnol. Commençons par la péninsule ibérique où l'on retrouve une dette nette de 3,5 milliards d'euros pour les clubs de première division si l'on en croire les chiffres du quotidien Le Figaro[4]. [...]
[...] Malgré les recettes au beau fixe de la Premier League, championnat le plus suivi au monde, la dette totale des clubs atteint la somme faramineuse de 3,1 milliards de livres. Si Hull City et Portsmouth ont fait faillite ces dernières années, les gros clubs sont les parfaites illustrations de ce football à crédit. Manchester United croule sous une dette à hauteur de 777 millions d'euros en 2009. Arsenal traine toujours ses investissements dus à la création de son stade. Heureusement, certains milliardaires ont investi dans le football anglais. C'est ainsi que Roman Abramovitch a tiré un trait sur une dette de 378 millions d'euros de Chelsea. [...]
[...] Le Figaro, avril 2012. Disponible sur internet : (consulté le 01/05/13) ROCHE, Marc. Avis de tempête sur le football anglais. Le Monde, janvier 2010. Disponible sur internet : (consulté le 01/05/13) MORLINO, Bernard. Rappel : Man United est le club le plus endetté au monde. Blogmorlino, aout 2011. [...]
[...] Seule une petite partie permet de combler la dette du club. On est donc dans un cercle vicieux puisque si le club vend ses meilleurs joueurs, il ne fera plus de recettes et fera alors faillite. Il est important de noter également que pour certains clubs, cet endettement massif n'a rien d'insurmontable, souvent dû à la construction de stades. C'est le cas d'Arsenal qui chaque année réduit de 30ME son endettement de 231 ME dû à la construction de l'Emirates Stadium. [...]
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