Fécondité et incitations financières dans les pays de l'OCDE depuis 1945

Résumé du document

Le pionnier de l'analyse économique de la fécondité est Lebenstein. Il fait essentiellement une analyse micro-économique, une balance coûts-avantages en considérant l'enfant comme un "bien durable".

Dans son Treatise on the Family, publié en 1981, Becker représente la famille comme une petite entreprise : la décision d'avoir des enfants, par exemple, peut s'analyser comme une demande de biens durables (...)

Extraits

[...] La fécondité est liée à des variables économiques et financières Le coût de l'enfant ( Le pionnier de l'analyse économique de la fécondité est Lebenstein. Il fait essentiellement une analyse micro-économique, une balance coûts- avantages en considérant l'enfant comme un bien durable ( Dans son Treatise on the Family, publié en 1981, Becker représente la famille comme une petite entreprise : la décision d'avoir des enfants, par exemple, peut s'analyser comme une demande de biens durables. La fécondité repose sur un comportement rationnel, les parents ayant certaines préférences quant à la quantité et la qualité de leurs enfants (cette dernière étant mesurée par le niveau des dépenses les concernant). [...]

[...] Pour la période postérieure à 1950, Easterlin fonde son analyse sur les statistiques de niveau de vie exprimées en monnaie constante. ( Pour Easterlin, ce cycle est donc susceptible d'expliquer le synchronisme des grandes inflexions démographiques entre des pays industrialisés développés qui ont tous des législations différentes et des politiques démographiques plus ou moins actives. II. Lees pouvoirs publics peuvent influencer la fécondité par des politiques incitatives (politiques familiales) Politique d'allègement du coût des enfants ( La politique familiale est basée sur l'idée selon laquelle les incitations financières ont un impact sur la fécondité des femmes ( 1928 : les lois Laval-Tardieu nstaurent les 1ères assurances sociales ( Les ordonnances de 1945 ( Les allocations familiales (selon les pays, elles dépendent du nombre d'enfants ou de l'âge de ceux-ci) ( Le quotient familial (1945) instaure un abattement fiscal (soutien aux familles par la modulation de l'impôt sur le revenu) Politiques d'environnement ( La première mesure a été adoptée en 1909 avec le congé maternité ( Les services collectifs (crèches ) minimisent le coût d'opportunité d'avoir des enfants ( Cas de l'Allemagne où les crèches et les infrastructures sont peu développées (la politique familiale est assimilée à la politique populationniste menée par le régime nazi) ( Le problème central est celui de la conciliation entre travail féminin et fécondité ( Possibilité pour les pouvoirs publics d'agir sur la conjoncture économique (agir sur la croissance pour générer des anticipations optimistes dans les couples) III. [...]

[...] Il s'ensuivra une baisse de la fécondité du fait d'un effet de frustration relative (relative deprivation), et ainsi de suite. ( Easterlin utilise comme donnée essentielle le taux de chômage (insertion des jeunes sur le marché du travail) pour mesurer l'écart entre les ressources et les aspirations. La différence entre le taux de chômage de la période pendant laquelle la génération 1 est active et le taux de chômage du moment où la génération 2 accède au marché du travail, est corrélée à la fécondité par âge. [...]

[...] Fécondité et incitations financières dans les pays de l'OCDE depuis 1945 En 1943, Sauvy publie Richesse et population, ouvrage dans lequel il plaide pour une politique nataliste. Sa notoriété vient du fait qu'il explique la défaite de 1940 par le vieillissement excessif de la population et une fécondité insuffisante. Il prône, après la guerre, un relèvement de la natalité et recommande la venue d'immigrés, tout en suggérant une sélection des populations selon leurs origines. Sommes-nous aujourd'hui dans une situation comparable ? [...]

[...] La baisse de la fécondité à partir de 1965 ( Une hausse de l'âge moyen à la maternité ( Le non-renouvellement des générations à partir du milieu des années 1970 ( La crise démographique ( Les ménages préfèrent réduire leur descendance pour donner à leurs enfants de meilleurs chances de réussite ( La politique familiale, qui doit avoir son caractère et son utilité propre, a été peu à peu dissoute dans la politique sociale avec une perte d'efficacité évidente. Avec un indice conjoncturel de fécondité de certains pays européens comme l'Italie ou l'Allemagne seraient, en l'absence d'apports migratoires, condamnés à l'extinction en un peu plus d'un siècle (en 3 générations). C'est dire l'importance des enjeux démographiques. Contrairement à une idée souvent répandue, les incitations financières ont un impact sur la fécondité des femmes. [...]