Des externalités existent lorsque l'activité d'un ou de plusieurs agents a une influence sur le bien-être d'autres agents, sans que cela donne lieu à des échanges ou à des transactions permettant de dédommager ces effets externes. On parle d'externalités positives lorsque de tels effets sont positifs, d'externalités négatives dans le cas inverse. La pollution est un exemple d'externalité négative. En revanche, les mesures d'hygiène et de santé publique (qui limitent la propagation des maladies), l'éducation et les activités de recherche et de développement (dont le résultat ne bénéficie pas seulement à l'inventeur) ou encore les infrastructures de transport engendrent des externalités positives.
La présence d'externalités a généralement pour conséquence l'apparition d'inefficiences : puisqu'il n'existe pas de compensation pour ceux qui sont à l'origine d'externalités positives ni de sanction pour les producteurs d'externalités négatives, il y aura trop des premières et pas assez des secondes, l'équilibre concurrentiel s'avérant alors sous optimal. La notion d'externalité permet donc de concevoir l'existence d'imperfections du marché même dans un cadre néo-classique, suscitant un débat théorique sur les moyens de remédier à ces imperfections et notamment sur l'opportunité de recourir à l'intervention de l'Etat. C'est là le fondement de l'économie publique.
[...] En voici quelques exemples : B. Les externalités sont à l'origine de défaillances du marché qui rendent l'équilibre concurrentiel sous-optimal En présence d'externalités, l'équilibre concurrentiel n'est plus pareto-optimal : les choix opérés spontanément par les marchés ne conduisent plus à une allocation socialement efficace des ressources. L'émission de pollution ne donnant pas lieu à un dédommagement au pollué, le pollueur n'est pas incité à réduire son niveau d'émission et se préoccupe de sa seule utilité. Ceci a pour conséquence une pollution trop élevée par rapport à ce qui est socialement optimal et qui aurait prévalu en présence de compensations monétaires. [...]
[...] La solution proposée par Coase suppose cependant que les conditions de possibilité d'une négociation entre agents soient réunies, i.e. que la source de l'externalité soit clairement identifiée, que l'on puisse maîtriser le niveau de l'externalité, que les droits de propriété soient clairement définis et négociables et enfin que les coûts de transaction (ceux qui sont nécessaires à la négociation et à l'application d'un accord) ne soient pas dissuasifs. Ceci peut justifier une intervention publique minimale visant à mettre en place un marché de droits de propriété négociables comme celui des droits à polluer créé en Californie. [...]
[...] ) le moteur de la croissance. Les externalités permettent, en effet, de concevoir que la productivité marginale décroissante du capital au niveau de l'entreprise soit compatible avec des rendements d'échelle croissants au niveau macroéconomique grâce à l'effet positif sur les autres firmes de l'investissement d'une seule entreprise. [...]
[...] code moral et sanctions sociales). Dans certains cas, notamment lorsque le nombre d'agents concernés est faible ou que les individus impliqués sont bien organisés, le problème d'allocation soulevé par les externalités peut être résolu par un marchandage. Le théorème de Coase (1960) montre que les agents privés peuvent résoudre le problème des externalités en attribuant des droits de propriété pour les ressources concernées (l'eau et l'air dans le cas de la pollution, les brevets pour la puis en organisant des transactions directes entre les parties concernées : ces droits deviennent alors des marchandises comme les autres. [...]
[...] - par la fiscalité. Il s'agit d'inciter ainsi les agents privés à adopter un comportement socialement efficace en taxant les activités productrices d'externalités négatives (taxes dites de Pigou) et en subventionnant celles qui produisent des externalités positives. Par exemple, dans le cas de la formation professionnelle, si seules les entreprises en ont l'initiative, alors l'effort fourni par chacune d'entre elles sera sous-optimal car elles ne voudront pas investir dans la formation de travailleurs qui pourront ensuite offrir leurs services à d'autres entreprises prêtes à payer un salaire un plus élevé et n'ayant pas à assumer les coûts de la formation. [...]
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