En octobre 1973, la guerre éclate entre Israël et les pays arabes (guerre du Kippour). En représailles au soutien américain et néerlandais à Israël, les membres arabes de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) imposent un embargo sur les livraisons de pétrole à ces deux pays. Par crainte d'un embargo plus général, les acheteurs constituent des stocks de précaution exerçant ainsi une pression sur les prix. Les pays de l'OPEP en profitent aussi pour relever leurs prix.
En mars 1974, le prix du pétrole est quatre fois plus élevé qu'avant guerre, en passant de 3 $ à 12 $ le baril. Ce prix peut paraître faible par rapport à la situation actuelle où le prix du pétrole est environ de 60 $ le baril, mais la valeur du dollar est beaucoup moins élevée aujourd'hui (entre 1974 et 2006, l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a été multiplié par 4) et les agents ne sont alors pas habitués à de tels prix. L'augmentation du prix du pétrole entraîne un accroissement du coût de l'énergie ; cette augmentation se répercute aussi sur les prix des produits pétroliers non énergétiques, comme les plastiques. Au total, cela provoque un ralentissement de la consommation et de l'investissement plongeant l'économie mondiale dans une profonde récession.
Les balances courantes des pays importateurs de pétroles se détériorent. Mais, alors qu'en 1974 le monde entre dans une profonde récession et que le chômage augmente, l'inflation s'accélère. Le tableau 19.1 présente un certain nombre de données macroéconomiques pour les principales régions industrialisées entre 1963 et 2005 et montre l'ampleur de cette inflation pour les Etats-Unis, l'Europe et le Japon entre 1973 et 1982.
[...] Les anticipations inflationnistes qui nourrissent une spirale prix- salaires en dépit de la récession et d'un chômage croissant. Les perturbations sur le marché des matières premières éloignent encore plus les pays importateurs de pétrole de l'équilibre intérieur et extérieur par rapport à la situation qui est la leur avant le flottement des monnaies en 1973. Ces pays ne sont alors pas en position d'abandonner l'avantage de substitution des dépenses que les changes flottants leur procurent, pas plus qu'ils ne peuvent limiter leur politique monétaire pour défendre un taux de change fixe. [...]
[...] C'est seulement au sommet économique de Bonn en juillet 1978 que ces derniers acceptent de se joindre aux États-Unis pour servir de locomotive à la croissance économique mondiale. Jusqu'alors, ceux-ci ont opéré seuls, réussissant à baisser fortement le chômage américain (de en 1975, au plus haut de la récession, à en 1978), mais provoquant aussi la reprise de l'inflation et le creusement du déficit de la balance courante. Au contraire, l'inflation est relativement faible au Japon et en Allemagne en 1978. Ce déséquilibre des politiques vigoureuse expansion aux États-Unis sans équivalent ailleurs entraîne à partir de 1976 une forte dépréciation du dollar. [...]
[...] Bibliographie Benassy-Quéré A., Coeuré B., Jacquet P. et Pisani-Ferry J., (2004), Politique économique, De Boeck, ouvertures économiques p. Bourget J., Figluizzi A. et Zenou Y., (2002), Monnaies et Systèmes monétaires, Breal, Theories p. Delas J.P, (2002), Les relations monétaires internationales, Vuibert, Thémathèque. Lelart M., (2003), Le Système monétaire international, La Découverte, Repères p. Selmer C., (2006), Toute la fonction finance : Savoirs, savoir-faire, savoir-être, Dunod p. [...]
[...] Pour restaurer la confiance dans le dollar, Paul A. Volcker est nommé à la tête de la Réserve fédérale. Le dollar reste faible jusqu'en octobre 1979, date à laquelle Volcker annonce un resserrement de la politique monétaire américaine ainsi que des procédures rigoureuses de contrôle de l'offre de monnaie. Le revirement monétaire des États-Unis en 1979 illustre une des critiques faites à l'égard des changes flottants. Les responsables politiques ne peuvent être indifférents aux évolutions des taux de change et doivent inévitablement abandonner un peu d'autonomie afin d'éviter que les variations de changes ne soient trop nuisibles à l'économie - Le deuxième choc pétrolier, 1979-1980 La chute du Shah d'Iran en 1979 provoque une deuxième vague de hausse des prix pétroliers. [...]
[...] Leur réponse est très différente lors du deuxième choc. En 1979 et 1980 les principaux pays industrialisés restreignent l'offre de monnaie afin d'éviter que l'accroissement du prix du pétrole ne se mue en inflation généralisée. Après avoir lutté pour réduire la forte inflation du début des années 1970, les banques centrales s'inquiètent de ne pouvoir ultérieurement contenir l'inflation si celle-ci alimente les anticipations inflationnistes. La lutte contre l'inflation a un coût élevé en termes d'emplois, et les politiques macroéconomiques restrictives empêchent une nette reprise de la production. [...]
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