L’évolution à long terme des inégalités

Thèmes abordés

Évolution des inégalités, compromis fordiste, classes moyennes, classes sociales, gains de productivité

Résumé du document

La période de forte croissance économique va s'accompagner du sentiment des réductions des inégalités dans la société française à partir des années 1960. Le modèle de croissance fordiste est à la base d'une moyennisation de la société (gonflement des classes moyennes et diminution des catégories extrêmes).
Une répartition équilibrée des gains de productivité
La production de masse répond à une demande importante, stimulée par les hausses du pouvoir d'achat alimentées par le progrès technique.

Extraits

[...] Les membres d'une catégorie sont exposés à des risques différents en termes de précarité, de pénibilité et de risques de chômage. Ces nouveaux risques ne sont pas pris en compte dans les critères de classement des PCS et se traduisent par des conditions de vie très différentes entre les différents membres d'une même PCS. Autrement dit, les nouvelles inégalités sont davantage attachées aux trajectoires de vie des individus qu'à des groupes sociaux homogènes. Le retour des classes sociales Pour le sociologue, Louis Chauvel, depuis les 25 dernières années, marque le retour des classes sociales après le relatif effacement dans les années 1960-1970. [...]

[...] Ce mouvement de la moyennisation de la société paraît s'achever à partir du milieu des années 1980. Schéma sur le modèle de la toupie de mendras Le maintien et l'accroissement des inégalités depuis le milieu des années 1980 (1984-2010) Le milieu des années 1980 semble marquer une nouvelle étape dans le processus de stratification sociale. Alors que, les années 1960-1970 étaient marquées par une réduction des inégalités, le milieu des années 1980 marque l'arrêt de ce mouvement. Les facteurs expliquant la remontée des inégalités Les inégalités de revenus cessent de se reproduire : -La part des salaires diminue dans la valeur ajoutée en raison de la stagnation des salaires et de l'augmentation du chômage. [...]

[...] -La montée du niveau moyen d'étude L'élévation du diplôme suscitée par la création d'emplois qualifiés de cadres et d'intermédiaires. Les enfants des catégories populaires accèdent progressivement à l'enseignement secondaire et supérieur et bénéficient d'une certaine mobilité sociale. Le triomphe du compromis fordiste et des classes moyennes On parle de compromis keynésien : -en généralisant l'OST, les entreprises voient leurs profits augmentés -les syndicats acceptent les contraintes du fordiste. -en contrepartie, de l'emploi stable et de salaires augmentant rapidement, l'Etat relance l'économie quand elle en a besoin et assure à la population, une couverture contre les risques sociaux (Etat providence). [...]

[...] Les vastes classes moyennes issues des Trente Glorieuses seraient fragilisées par la menace du chômage et par la stagnation salariale. Ces classes ont peu d'être aspirés vers le bas : le déclassement social (métaphore des sabliers après la toupie Simultanément, l'espoir de promotion sociale des membres des catégories populaires (ouvriers / employés) et de leurs enfants seraient sérieusement amoindrit, tandis que la très petite minorité des plus riches continuerait à avoir des revenus élevés. Par exemple, les revenus des PDG des 40 grandes entreprises françaises en bourse (CAC 40) ont doublé depuis 2000 (en moyenne, leur revenu correspond à 308 années du SMIC). [...]

[...] En fixant comme priorité la lutte contre l'inflation au détriment de la baisse du chômage, la politique économique suivie depuis 1983 a engendré des taux d'intérêts élevés jusqu'à la fin des années 1990 pénalisant l'investissement et avantageant les détenteurs d'un capital. Les baisses d'impôts favorisent les plus aisés et appauvrissent l'Etat qui doit faire face à des dépenses croissantes (santé, vieillesse, chômage). Par ailleurs, le nouveau capitalisme a tendance à donner la priorité aux actionnaires et à favoriser la distribution des revenus favorables aux détenteurs de capital, et souvent maintenant une pression à la baisse sur les salaires. partage des gains de productivité n'est donc plus très équitable. [...]