Pour répondre à ces questions, nous montrerons d'abord, à l'origine, la volonté d'ajustement entre classifications et qualifications, pour nous intéresser ensuite à l'incapacité d'ajustement due au progrès technique, pour enfin réfléchir aux stratégies différentes des acteurs en présence.
[...] C'est dans ces marchés où l'on constate une forte adéquation entre les classifications et les qualifications. Les intérêts des acteurs présents dans le marché formé, en termes de carrières, de solidarité, font qu'ils attachent de l'importance aux classifications. La qualification est un passeport d'entrée, mais d'autres critères, pris en compte, ont un caractère plus officieux (appartenance à un syndicat, idées politiques). De plus, la restriction à un marché particulier, fait que la classification peut être précise et détaillée. Jean Saglio relève aussi dans l'article de la revue Formation-Emploi, une logique bureaucratique le modèle de la fonction publique est marqué par une certaine stabilité. [...]
[...] Cette notion de compétences, mise en avan par Friedmann et Reynaud est souvent réintroduite de nos jours. Comme le remarque Elisabth Dugné, La gestion des compétences : les savoirs dévalués, le pouvoir occulté dans la revue Sociologie du travail en 1994, celle-ci masque les véritables enjeux de pouvoir. E. Dugné relève que la compétence prend le pas sur la notion de la qualification. De par le flou qui la caractérise, elle est utilisée comme instrument pour marquer l'évolution des emplois. [...]
[...] Les classifications, qui sont basées sur des critères classants comme dans la métallurgie, la chimie, permettent de bien mettre en relation, niveaux de classification et qualifications. Les méthodes d'évaluation des emplois sont aussi une bonne manière pour faire coller au plus juste la qualification et la classification. Ces méthodes critérielles d'évaluation comme celle du cabinet Hay permettent d'analyser et de définir des postes de travail. On leur reproche cependant d'être réservées aux emplois d'encadrement. Elles permettent de bien distinguer la classification du poste et celle du travailleur. [...]
[...] Ce qui compte pour Naville dans l'appréciation de la formation, c'est l'acte éduqué La formation permet le passage à l'acte, elle s'insère dans le procès de travail. Mais pour Naville, celui qui travaille sur une machine ou celui qui la conçoit, ne sont pas les mêmes personnes. Il y a ne domination du second sur le premier. Domination révélatrice des rapports de pouvoir, qui s'exercent dans la société. Ces rapports hiérarchisent les qualifications, donc donnent naissance aux classifications. Naville montre par là, un certain arbitraire entre classifications et qualifications. [...]
[...] L'analyse de Naville, historiquement datée, montre que l'évolution des classifications n'épouse pas forcément la dynamique des qualifications. Si pour lui l'élément essentiel de la qualification d'un travail, c'est le temps nécessaire à son apprentissage il n'en reste pas moins qu'elle doit être comprise comme un rapport social Les classifications sont un produit arbitraire des rapports de force dans une société, basé en partie sur la formation initiale. J.-D. Reynaud et G. Friedmann définissent par rapport à P. Naville, la qualification d'une autre manière et notamment en fonction de quatre éléments. [...]
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