Dans toutes les théories des économies de marché, l'investissement est toujours une fonction essentielle du mécanisme. Dans le modèle néo-classique, il représente sous la forme de l'entreprise, l'un des principaux acteurs économiques avec les ménages (consommation) et l'Etat (régulation), limité aux fonctions régaliennes.
Chacun des acteurs a alors un rôle strictement défini, et dont la délimitation permet l'équilibre économique par le jeu des marchés, «la main invisible », décrite en 1767 par Adam SMITH dans Recherche sur la cause et la Nature de la Richesse des nations. L'investissement, dans sa forme globale, est un flux qui vient s'ajouter au stock de capital, maximisant le comportement de l'agent économique. Il est en liaison très étroite avec la rémunération du travail, l'épargne et la demande, dont les relations doivent créer un cercle vertueux. SAY, le théorisait dès 1803 par la loi des débouchés « le fait seul de la formation d'un produit ouvre dès l'instant même un débouché à d'autres produits ». Et cela suffit.
Il n'y a alors ni intérêt ni légitimité des pouvoirs publics, à savoir l'Etat, d'une intervention sur l'investissement. Pourtant, au XXème siècle, après notamment le crash de 1929, des économistes s'élèvent pour remettre en cause certaines des hypothèses classiques. Et à travers KEYNES, l'investissement prend une nouvelle dimension, où l'Etat a toute son importance, principalement dans un mécanisme de relance économique grâce au multiplicateur.
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[...] L'Etat ayant toute puissance reconnue au niveau monétaire, il lui incombe donc d'intervenir dans l'investissement global pour relancer une économie déséquilibrée. Enfin, même si la cohérence économique de KEYNES a parfois été remise en cause, les néo-keynésiens ont tenté d'intégrer ces critiques. A la fin des années quatre-vingt dix, une nouvelle génération de "néo- keynésiens" apparaît. Il s'agit de Grégory Mankiw, George Akerlof, Olivier Blanchard, Joseph Stiglitz, Stanley Fischer, Lawrence Summers, David Romer, Edmund Phelps . Ils conservent de Keynes deux principes majeurs : l'imperfection du marché et la nécessité de l'intervention de l'Etat. [...]
[...] L'intervention de l'Etat sur l'investissement sera alors fonction de ce choix. Voulons nous des écoles publiques, des transports publics, des services publics ? L'Etat doit investir. Il s'agira alors, comme l'ont tenté les néo-keynésiens, ou les auteurs de la synthèse keynésienne, tel KLEIN, de repenser encore le modèle initial pour lui donner toute sa cohérence adaptée au nouveau contexte économique. D'autres ne jurent que par le libéralisme. Mais ils ne pourront pas nier la nécessité post-keynésienne d'une intervention au moins minimale de l'Etat, et de la découverte de nombreuses imperfections de marchés. [...]
[...] On se place dans le cas d'un investissement autonome (exemple : politique de grands travaux). C'est Keynes qui a mis en évidence le rôle moteur de l'investissement dans l'économie en étudiant les relations entre l'investissement et les revenus et entre l'investissement et l'épargne. C'est le principe selon lequel une variation de l'investissement entraîne une variation plus que proportionnelle du revenu national. En des circonstances données, un rapport défini, qui sera appelé Multiplicateur, peut être établi entre le revenu et l'investissement et, sous le bénéfice de certaines simplifications, entre l'emploi total et l'emploi directement affecté à l'investissement (que nous appellerons l'emploi primaire). [...]
[...] Est-il du ressort et de l'intérêt des pouvoirs publics d'agir sur l'investissement global ? Dans toutes les théories des économies de marché, l'investissement est toujours une fonction essentielle du mécanisme. Dans le modèle néo- classique, il représente sous la forme de l'entreprise, l'un des principaux acteurs économiques avec les ménages (consommation) et l'Etat (régulation), limité aux fonctions régaliennes. Chacun des acteurs a alors un rôle strictement défini, et dont la délimitation permet l'équilibre économique par le jeu des marchés, main invisible décrite en 1767 par Adam SMITH dans Recherche sur la cause et la Nature de la Richesse des nations. [...]
[...] En fait, à travers ces travaux, c'est la justification juridique et morale d'une possible intervention de l'Etat dans l'investissement qui est avancée, sans que le problème économique, au-delà des fondamentaux, soit réglé. Car tout le débat a vraiment été lancé à travers ce que KLEIN appelle la révolution keynésienne caractérisée par trois points de rupture : raisonnement en terme de flux et de circuits, intégration de la monnaie, prise en compte des apports sociaux. KEYNES fonde en 1936 dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie les véritables bases d'une intervention de l'Etat sur l'investissement global. [...]
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