On a longtemps parlé de ‘révolution thatchérienne', comme si la politique du Premier Ministre avait bouleversé les traditions, les pratiques et même les mentalités du pays, pourtant peu épris des révolutions. Le mot ‘thatchérisme' est rentré dans le vocabulaire politique et c'est la 1re fois que le nom d'un 1er ministre a donné naissance à une sensibilité, voire une idéologie politique. Elle a réussi à gagner trois élections législatives successives, et elle a totalement dominé la vie politique de son pays (on va jusqu'à parler d'hégémonisme). Première femme en Occident à accéder au XXè au pouvoir suprême...
[...] Conclusion : Bilan du thatchérisme L'effet Thatcher sur la politique des partis en Grande-Bretagne est considérable. Certains ont prétendu qu'elle avait établi un consensus autour de sa vision économie politique. D'autres affirment qu'elle avait durci la division entres partis et citoyens mais que le paysage politique britannique reviendrait après son départ, comme avant. A la fin des années 80, le parti travailliste paraît avoir retrouvé son rôle traditionnel de parti social-démocrate et gouvernemental. Au début des années 90, l'hégémonie gouvernementale du thatchérisme moins assurée. [...]
[...] Plus grosse attaque législative sur les syndicats depuis grève générale de 1926. Le thatchérisme se présente comme un mouvement du consommateur contre les intérêts corporatiste des producteurs. Elle veut réformer les professions libérales et la fonction publique en les obligeant avec plus ou moins de succès à s'ouvrir à la concurrence. Aussi, elle est imprégnée d'ordre moral : elle évoque les enseignements de l'Ecriture sainte pour justifier la création de la richesse, dénonce les fléaux moraux que sont la drogue, les naissances illégitimes et l'homosexualité. [...]
[...] Son parti la lâche et John Major lui succède : choisi pour sa compétence de gestionnaire et sa relative jeunesse (49 ans), et son image d'homme calme et raisonnable. Comme si le parti conservateur, après onze ans de drame, voulait un climat politique plus calme (comparaison avec France de 1969). Démission de Thatcher est perçue comme véritable libération pour certains ; pour d'autres c'est une tragédie nationale, la trahison d'une oligarchie peureuse (Major choisi avec moins de voix que celles qu'a eu Thatcher au premier tour). Elle a su, comme de Gaulle, restaurer autorité du gouvernement central face aux pressions qui avaient transformé le pluralisme en corporatisme bloqué. [...]
[...] L'ère Thatcher (1979-1990) I. Les années 70 : crise politique ou crise de régime ? Une grande loi est votée en 1971 qui établit un cadre juridique et administratif pour le syndicalisme et crée une juridiction pour punir des infractions éventuelles, conséquences directes des abus de pouvoir commis par les syndicats. Les analyses contemporaines sur la période qui sépare le départ de Churchill à l'arrivée au pouvoir de Thatcher mettent l'accent sur le déclin : la Grande-Bretagne a définitivement perdu son empire et son statut de puissance mondiale ; l'économie a souffert d'un déclin relatif continu qui risque, dans les années 70, de devenir absolu ; et c'est surtout la solidité de sa culture politique qui est menacée : la violence est devenue une arme politique, comme le montre la question de l'Irlande du Nord. [...]
[...] L'ère Thatcher (1979-1990) Les conventions du parlementarisme britannique veulent que les élections législatives soient la grand-messe du pouvoir démocratique en ce sens qu'elles déterminent la composition de la législature, et donc, du gouvernement. On a longtemps parlé de ‘révolution thatchérienne', comme si la politique du Premier Ministre avait bouleversé les traditions, les pratiques et même les mentalités du pays, pourtant peu épris des révolutions. Le mot ‘thatchérisme' est rentré dans le vocabulaire politique et c'est la 1re fois que le nom d'un 1er ministre a donné naissance à une sensibilité, voire une idéologie politique. [...]
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