Eric Maurin se propose ici de décrire les « mutations souterraines » qui affectent la société française depuis vingt ans. Il tentera pour cela de revenir aux sources du triple sentiment d'insécurité, d'isolement et d'incertitude qui imprègne le rapport de la société à l'économie et au monde du travail. Les dernières décennies ont été en effet le moment d'une fragilisation progressive des relations d'emploi (chapitre 1) ainsi que celui d'une nouvelle condition salariale (chapitre 2) de plus en plus personnalisée.
[...] La fonction commerciale est ainsi une des plus dynamique. La personnalisation des relations de travail se traduit également par une difficulté grandissante pour les responsables des enquêtes à catégoriser, à trouver leur dénominateur commun aux nouvelles relations d'emploi. Les rubriques divers et autres sont ainsi systématiquement les plus dynamiques, ce qui prouve l'inadéquation croissante des catégories statistiques existantes (p.44). Nous assistons à l'émergence d'une société dans laquelle il est de plus en plus difficile de se situer dans l'espace socioprofessionnel. [...]
[...] Ehrenberg, la Fatigue de soi. Les politiques de redistribution ont d'autant plus de chance d'être mobilisatrices qu'elles se présentent comme favorisant ex ante le libre épanouissement de chacun plutôt que comme égalisant ex post les résultats. La seconde raison est de nature plus pragmatique : on ne peut pas mobiliser aussi facilement les familles sur les problèmes futurs auxquels auront à faire face leurs enfants que sur les problèmes actuels des adultes. Cependant, pour l'auteur on peut tirer profit politiquement d'un objectif d'égalité des chances sans renoncer à une distribution des ressources en direction des familles les plus modestes. [...]
[...] *Une fragilisation générale Après avoir reconstitué l'évolution du risque de perte d'emploi pour chacune des grandes catégories de salariés définies par l'ancienneté, la catégorie socioprofessionnelle ou le diplôme, et l'âge, on constate que quelle que soit la période considérée, le risque de perte d'emploi est nettement plus élevé pour les salariés les moins anciens dans leur entreprise et pour ceux qui occupent les emplois les moins qualifiés. Mais la montée structurelle du risque de perte d'emploi est perceptible pour chacune des catégories. La montée de l'instabilité est même plus particulièrement perceptible pour les salariés diplômés. [...]
[...] Les CDD sont donc une passerelle vers les CDI et la principale voie d'accès aux emplois stables au sein de l'entreprise. En revanche dans les pays scandinaves les CDD qui peuvent être reconduits indéfiniment sont une source de dualisation en enfermant une partie du salariat dans l'alternative chômage/CDD et en créant deux classes sociales étanches, les précaires et les protégés. *Technologie et instabilité de l'emploi E. Maurin analyse ici les liens existant au niveau sectoriel entre diffusion des nouvelles technologies et rythme des transitions entre emploi et chômage. [...]
[...] Le problème de sa représentation politique se pose. Pour le résoudre, il faut prendre conscience que les ouvriers restent encore aujourd'hui une catégorie sociale numériquement très importante mais également prendre acte de l'évolution très fondamentale du contenu des emplois les plus modestes et des contextes dans lesquels ils s'exercent »(p.32). *La nouvelle condition ouvrière Malgré le déclin des ouvriers spécialisés la catégorie des ouvriers représente toujours près de 28% de la population active avec plus de sept millions de membres et 40% des enfants sont socialisés dans une famille ouvrière. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture