Néoclassiques et monétaristes prennent appui sur l'existence d'effets d'éviction pour disqualifier le modèle IS-LM-BP. Selon eux, les effets d'éviction sont inévitables, mais nous verrons d'une part que l'approche néokeynésienne prévoit des mécanismes de correction et d'autre part, que ces effets d'éviction sont variables selon les contraintes qui pèsent sur l'économie
[...] Les keynésiens sont conscients de cet effet d'éviction par la dépense publique. C'est pour le corriger qu'ils proposent d'accompagner cette politique budgétaire par une politique monétaire compensatoire (principe du policy mix). En l'occurrence, la solution consiste à augmenter l'offre de monnaie en déplaçant la droite de LM1 à LM2, ce qui a pour effet de baisser la taux d'intérêt. On obtient un nouvel équilibre au point C. (L'effet d'éviction peut n'être que partiel, quand on est proche de la trappe à liquidité. [...]
[...] NB : L'effet d'éviction augmente avec la propension marginale à importer des économies, ce qui rend inefficaces les politiques de relance. En France, le multiplicateur des dépenses publiques a ainsi diminué depuis les années 60, résultat de l'ouverture de l'économie française sur l'Europe et le monde. D'où l'échec de la politique de relance budgétaire de 1981, qui a surtout profité aux importations et à l'économie allemande. [...]
[...] Néoclassiques et monétaristes prennent appui sur l'existence d'effets d'éviction pour disqualifier le modèle IS-LM-BP. Selon eux, les effets d'éviction sont inévitables, mais nous verrons d'une part que l'approche néokeynésienne prévoit des mécanismes de correction et d'autre part, que ces effets d'éviction sont variables selon les contraintes qui pèsent sur l'économie. I/Effet d'éviction en économie fermée (Effet d'éviction partiel par la dépense publique et solution keynésienne) (Conséquences d'une augmentation des dépenses publiques Reprenons le modèle IS-LM (voir graphique 1). Dans l'hypothèse d'une politique budgétaire contra-cyclique en période de sous-emploi, l'augmentation des dépenses publiques Y se traduit par un déplacement vers la droite de la droite IS. [...]
[...] Dans ce cas, la demande de monnaie de spéculation chute, puisque les agents détiennent des titres. Il faut donc une hausse du taux d'intérêt pour répondre à la demande de monnaie de transaction liée à l'augmentation de Y. la hausse de i a un effet négatif sur l'investissement privé. Conclusion : en injectant dans l'économie du revenu Y supplémentaire, l'Etat évince l'investissement privé et diminue ainsi l'effet bénéfique de la stimulation de la demande. (Comment corriger cet effet d'éviction ? [...]
[...] La dépense publique a donc pour effet d'évincer la dépense privée. C'est un raisonnement intertemporel : les agents savent que l'imposition n'est que différée dans le temps. L'effet d'éviction ainsi théorisé par Barro se heurte à plusieurs critiques : 1/Il se peut que les générations ne soient pas solidaires à ce point. 2/L'anticipation de la hausse du taux d'imposition n'est que partielle. Les agents consomment quand même plus. 3/L'effet attendu d'une hausse d'impôts pour payer le service de la dette n'est pas certain. [...]
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