L'Etat est apparu lorsque ces quatre conditions ont été réunies par certains groupes humains :
- l'idée d'intérêt général. C'est un intérêt transcendant tous les intérêts privés ou individuels, qui garantit l'intérêt individuel ; c'est un ciment qui fait cohabiter paisiblement tous les intérêts individuels donc il doit être collectivement sauvegardé (ex : levée d'une armée - car cela est utile pour le plus riche comme le plus pauvre -, construction de routes ou d'écoles, etc.).
- l'idée de règle à appliquer pour faire vivre ensemble tous les membres du groupe : pour que ces règles soient acceptées, il faut qu'elles soient préalablement évidentes pour tous, ce qu'on appelle l'universalité (qui s'oppose à la particularité). Ces règles émanent forcément de la culture du groupe le plus instruit et le plus expérimenté de la société.
- l'idée d'arbitre neutre au-dessus de la mêlée, qui se borne à faire respecter la règle, et rien que la règle : cet arbitre, ce sont tous les individus qui sont au service de l'application et du respect des lois.
- les sanctions prévues obligatoirement : le groupe le plus instruit et le plus expérimenté fera la liste de toutes les sanctions adaptées à chacune de ces 3 catégories de déviance, car toute sanction inadaptée (insuffisante ou exagérée) sera contre-productive.
Cette conception libérale de l'Etat évoluera sous la critique pour donner naissance à l'Etat de droit, puis à l'Etat providence et à l'Etat post-providence (...)
[...] De plus en plus de pressions ont été faites par ces faux riches sur les hommes politiques pour leur garantir des aides : la plus couramment utilisée est le chantage à l'emploi ou à la délocalisation. Les libéraux souhaitent remplacer l'État providence par un État minimum dans l'intérêt de tous. Les arguments avancés sont les suivants : le fait de laisser couler les entreprises qui ne méritent pas d'être aidées permet - de réduire les dépenses publiques - d'exiger moins d'impôts - aux meilleures entreprises de récupérer les clients de ces canards boiteux donc de pouvoir produire une plus grande quantité et pour moins cher. [...]
[...] La bureaucratie L'État providence a démultiplié les institutions de prélèvement ou de redistribution ainsi que de contrôle social, au point de bloquer les réflexes naturels du marché. Cette bureaucratie deviendra néfaste, parce qu'elle prélèvera de plus en plus de ressources au producteur pour dépenser une partie pour elle-même ; la bureaucratie échappe souvent au contrôle politique car elle a la particularité de créer et/ou de susciter la demande et de répondre par une offre. La multiplication des faux riches et des faux pauvres Pour les libéraux, les faux pauvres sont des personnes qui sont tombées dans la trappe à pauvreté. [...]
[...] Ainsi, on peut organiser un système pérenne de prélèvement des revenus et de redistribution selon le principe suivant : Chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins On peut le faire, puisque le niveau de richesse créée d'une année sur l'autre est toujours croissant et même lorsqu'il y a des difficultés, c'est le taux de croissance qui baisse et non pas le volume de richesses. Les bourgeoisies d'État et d'affaire doivent être réceptives à l'idée de justice sociale : elles doivent admettre que certains de leurs salariés ne pourront pas vivre uniquement de leur salaire direct. Il faut accepter de leur verser, en cas de besoin un salaire différé sous forme de remboursements de frais (médicaux, transport, etc. d'indemnités, de prestations ou d'allocations. En effet, la bourgeoisie du XIXème siècle était réfractaire à l'idée de justice sociale. [...]
[...] C'est aussi ce qu'on va retrouver, par exemple, dans le préambule de la Constitution de 1946, puis celle de 1958, des reconnaissances de droits sociaux, et depuis 1971, un préambule est reconnu comme n'importe quel article de la Constitution. Cet État providence apparaît d'abord en Allemagne (1880) puis en Angleterre et progressivement en France l'Église ne voulait d'ailleurs pas de sécurité sociale en 1945 mais leur propre sécurité sociale. Il va dépouiller progressivement deux institutions de presque toutes leurs fonctions traditionnelles : la famille et l'Église. A la famille, l'État providence a pris la fonction éducative. [...]
[...] Cet État providence s'est développé rapidement de 1945 jusqu'à la fin des années 1970, puis s'est retrouvé en crise pour diverses raisons. La crise de l'État providence L'État providence connaîtra un développement rapide entre 1945 et 1976- période à partir de laquelle les critiques à son égard seront de plus en plus violentes. En cause : la crise pétrolière de 1973 va interrompre la phase de forte croissance appelée les 30 glorieuses (1946-1973), où le taux de croissance français avoisinait les 5%/an. [...]
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