L’économie est-elle cyclique ?

Résumé du document

L'intérêt des économistes pour les cycles est lui-même cyclique. Fortement marqué avant 1945, il décline au cours des Trente Glorieuses à une époque où les keynésiens se faisaient fort de lisser les mouvements de l'économie. Ce thème réapparaît avec force au cours des années 80 alors que l'économie devient plus concurrentielle.

Extraits

[...] La désindexation des salaires sur les prix et la plus grande liberté accordée en matière de licenciements permettent aux entreprises de comprimer leurs coûts en période de ralentissement économique mais contribuent à pénaliser la demande. Les ralentissements économiques sont donc actuellement plus marqués qu'au cours des Trente Glorieuses. Certains pays mettent encore en œuvre des politiques contracycliques ; ainsi, les Etats-Unis interviennent parfois de façon ciblée et le Japon a appliqué une série de politiques de relance, mais globalement les politiques conjoncturelles contracycliques sont abandonnées au profit d'une politique d'inspiration monétariste qui, dans tous les cas, privilégie la stabilité des prix. [...]

[...] L'économie est-elle cyclique ? L'économie est-elle cyclique ? L'intérêt des économistes pour les cycles est lui-même cyclique. Fortement marqué avant 1945, il décline au cours des Trentes Glorieuses à une époque où les keynésiens se faisaient fort de lisser les mouvements de l'économie. Ce thème réapparaît avec force au cours des années 80 alors que l'économie devient plus concurrentielle. I. Alors que l'amplitude des cycles économiques s'était atténuée après Les fluctuations économiques au cours du XIXe siècle ont permis de mettre en évidence plusieurs cycles économiques. [...]

[...] Des économistes comme Friedman ou comme les nouveaux économistes classiques, dont le chef de file est Robert Lucas, affirment que la politique économique doit être crédible et donc conserver les mêmes orientations sur le long terme. Il faut abandonner les politiques discrétionnaires au profit des politiques de règles. Dans ce contexte, la politique économique n'a plus de rôle à jouer sur les cycles. Une substitution partielle d'une régulation de l'économie par le marché à une régulation par l'Etat explique donc le retour des cycles économiques. Il n'en demeure pas moins que l'Etat a toujours une petite marge de manœuvre pour agir sur les cycles. [...]

[...] Ces cycles majeurs se superposent à des fluctuations plus longues, dont la périodicité est d'une cinquantaine d'années, et que l'on appelle cycles kondratiev. Schumpeter attribue ces mouvements à la diffusion de grappes d'innovations qui soutiennent la croissance pendant près de 25 ans jusqu'à ce que leurs effets bénéfiques s'épuisent. Fortement marqués avant 1945, les cycles majeurs se sont estompés au cours des Trente Glorieuses. Ainsi de 1960 à 1973, la croissance du PIB était relativement stable autour de et ne variait guère de plus de 1,5 ou 2 points. [...]