La Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé, jeudi 6 décembre 2007, de maintenir son principal taux directeur à 4% prévoyant une inflation de 2,5% alors que dans le même temps la Banque d'Angleterre annonçait une baisse de son taux directeur de 25 points de base à 5,50% prenant la mesure des chocs économiques de 2007. En effet, malgré la flambée du coût du pétrole, une baisse des prix est fortement envisageable.
Suite aux chocs pétroliers des années 1970, les économies des pays industrialisés ont connu une période de stagflation, associant une faible croissance à une inflation forte. Ce phénomène a conduit les différents gouvernements à pratiquer des politiques de rigueur, la lutte contre cette inflation étant devenue la priorité. D'autre part, la déréglementation financière de la fin des années 1980 a modifié les modalités de financement des entreprises recourant de moins en moins à l'intermédiation pour privilégier un financement direct sur les marchés financiers. Néanmoins, cette évolution a débouché sur des crises boursières et bancaires. Ainsi, l'éclatement de la bulle immobilière au Japon au début des années 1990 a précipité le pays dans une crise économique dont le facteur principal a été une baisse du niveau général des prix et une hausse induite des taux d'intérêt. De même, le dégonflement de la bulle internet en 2000 et la récente crise boursière, liée au crédit à risques, aux États-Unis ont révélé la fragilité de l'économie mondiale. Le risque mondial de déflation est en effet réel. Mais, en même temps, la conjoncture internationale actuelle semble connaître des tensions inflationnistes. Est-il donc actuellement légitime de craindre la déflation ?
Il semble bien que l'économie mondiale est aujourd'hui confrontée à une menace latente de déflation. Néanmoins, celle-ci peut être atténuée.
[...] Mais, en même temps, la conjoncture internationale actuelle semble connaître des tensions inflationnistes. Est-il donc actuellement légitime de craindre la déflation ? Il semble bien que l'économie mondiale est aujourd'hui confrontée à une menace latente de déflation. Néanmoins, celle-ci peut être atténuée. I. Une menace réelle de déflation La réussite des politiques de désinflation compétitive, au début des années 1990, fait craindre à l'heure actuelle un risque de déflation à ne surtout pas sous-estimer tant ses causes sont diffuses et que ses effets sont dévastateurs pour les économies. [...]
[...] La déflation est-elle plus à craindre actuellement que l'inflation ? La Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé, jeudi 6 décembre 2007, de maintenir son principal taux directeur à prévoyant une inflation de alors que dans le même temps la Banque d'Angleterre annonçait une baisse de son taux directeur de 25 points de base à 5,50% prenant la mesure des chocs économiques de 2007. En effet, malgré la flambée du coût du pétrole, une baisse des prix est fortement envisageable. Suite aux chocs pétroliers des années 1970, les économies des pays industrialisés ont connu une période de stagflation, associant une faible croissance à une inflation forte. [...]
[...] Cependant, cette faiblesse de la demande ne provient pas uniquement d'une croissance moins rapide des salaires. L'endettement des agents privés apparaît, en effet, comme un second facteur explicatif. Ainsi, malgré une augmentation des revenus nominaux, il peut exister un risque déflationniste dans la mesure où, selon leur degré d'endettement, les agents privés refusent que la charge de leur dette ne pèse trop dans leur revenu disponible tandis que le pays connaît une période de récession économique. Si l'augmentation des revenus nominaux est en effet inférieure aux taux d'intérêts nominaux, en raison d'un choc économique, les dépenses de consommation des ménages progresseront moins vite que leurs revenus surtout que la charge de la dette s'accroîtra avec la hausse des taux d'intérêts nominaux. [...]
[...] Par ailleurs, jusqu'ici, la chute des prix des actifs a été compensée par la hausse des prix de l'immobilier. Néanmoins, la crise boursière du subprime de l'été 2007 qui s'est traduite par une baisse des prix de l'immobilier sur le marché américain, peut remettre en cause cet équilibre. Elle pourrait même entraîner une baisse de la consommation des ménages outre-Atlantique et donc de la croissance américaine et mondiale. Cependant, la réactivité des banques centrales a pour le moment écarté cette crainte. [...]
[...] D'autre part, tandis qu'aux États-Unis il existe une coordination entre les politiques budgétaire et monétaire permettant l'application d'un policy mix expansif efficace, l'Europe, elle, en raison de l'absolue indépendance de la BCE, ne peut pratiquer un tel policy mix. L'Europe apparaît de ce fait mal armée face au risque latent de déflation. En définitive, la crainte d'une déflation est fondée. En effet, le phénomène des délocalisations ainsi que l'endettement des agents économiques mais aussi des États représentent des facteurs aggravants de déflation. Cependant, la hausse brutale des prix du pétrole et la meilleure connaissance du phénomène, qui a permis de limiter le choc boursier d'août 2007, ont adouci la menace globale de déflation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture