La déflation
[...] Les délocalisations produisent des effets déflationnistes lorsqu'elles sont associées à des anomalies dans les taux de change, donc la sous-évaluation des devises des pays qui bénéficient des délocalisations. Le cas de la Chine est révélateur, mais d'autres pays émergents sont concernés. Depuis la crise asiatique, les monnaies asiatiques sont sous-évaluées. Or la décélération des prix industriels est nette aux USA et au Japon à partir de 1997. Elle s'accompagne d'une augmentation des déficits commerciaux vis à vis des pays d'Asie. [...]
[...] On a vu que la politique monétaire est la seule solution pour éviter la déflation. Le danger pour l'Europe est dés lors de mener des politiques moins activistes que les autres pays, en particulier en comprimant les déficits publics et en réduisant la progression de la base monétaire. En outre, l'appréciation de l'euro renforce à double titre les pressions déflationnistes : d'une part en faisant baisser les prix des produits importés ; d'autre part en réduisant les exportations, donc en accen,tuant la pression à la baisse de la demande. [...]
[...] Le même type d'évolution s'observe aussi pour les services délocalisables. C'est l'une des causes de la destruction des emplois industriels dans la Triade. Conclusion : où en est-on ? La base monétaire croît rapidement. Logiquement, on devrait en voir les conséquences dans la progression du prix des biens ou des actifs. Les prix ne peuvent pas augmenter, compte tenu des distorsions des taux de change et des excès de capacité de production. Dés lors, ce sont les prix des actifs qui augmentent (assets inflation). [...]
[...] Dés lors, les taux d'intérêt sut les actifs financiers ne peuvent devenir trop faibles. Lorsque la hausse des prix devient trop faible, les taux d'intérêt s'accroissent, ce qui réduit la demande et augmente l'endettement (effet Fisher). On peut identifier trois causes à la déflation : une réaction inefficace de la politique économique à un choc qui freine la demande ; le dérèglement du système de change ; la persistance d'un excès de capacité de production. L'inefficacité de la politique économique Au Japon, au début des années 90, il y a eu des chocs patrimoniaux liés à la baisse des prix de l'immobilier et des cours de bourse (qui ont été divisées par 5 entre 9à et 2003). [...]
[...] L'inflation globale est devenue négative. Les banques ont été affectées par les pertes patrimoniales qui ont fait baisser la valeur des garanties hypothécaires. Les emprunteurs s'étant trouvés en défaut elles ont réagi en réduisant l'offre de crédit (crédit crunch). Il aurait fallu une réaction plus rapide de la politique monétaire, pour augmenter la liquidité bancaire et stimuler la demande tout en baissant les taux d'intérêt. Cette crise explique qu'après le krach boursier de 2001, la FED a réagi très vite en faisant baisser son taux d'intervention de 6,5%à 1%. [...]
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