Les économistes n'ont pas attendu les travaux de Taylor pour réfléchir à la manière d'améliorer l'organisation du travail, de manière à stimuler la croissance : dès la fin du XVIIIème siècle, Smith prit l'exemple d'une manufacture d'épingles pour illustrer les bénéfices qu'une entreprise, et au-delà une économie toute entière, pouvait espérer retirer d'une meilleure division du travail.
Avec La Direction scientifique des entreprises (1911), une étape est franchie : Taylor, fort de sa longue expérience au sein d'entreprises américaines, préconise une division horizontale et verticale du travail. Il cherche à remédier à l'insuffisante productivité du travail, due à des méthodes non rationnelles d'organisation du travail, ainsi qu'à « la flânerie systématique » des ouvriers.
[...] II. Genèse et transformations de la société salariale :
A. L'avènement de la société salariale :
La part des salariés dans la population active occupée a augmenté progressivement tout au long du XXème siècle, d'abord lentement, puis rapidement à partir de 1945. L'expansion du salariat s'explique par la conjugaison de deux forces complémentaires : d'une part le déclin de l'agriculture et d'autre part la transformation des modes de production industrielle qui privilégient de + en + la grande entreprise.
La salarisation (=Phénomène qui correspond à la hausse de la part des salariés dans la population active) de la population active semble avoir désormais atteint un seuil, puisque, aujourd'hui en France, sur dix actifs occupés, neuf sont salariés (...)
[...] Les gains de productivité et l'enrichissement dont ils s'accompagnent autorisent également une réduction du temps de travail, divisé par presque deux au cours du dernier siècle (Développement ainsi des loisirs). B. Société de services ou société de valets ? : Le développement des emplois de services a alimenté des craintes concernant la qualité de ces emplois. Pour certains, une société de services serait condamnée à des emplois précaires, peu ou pas qualifiés et mal payés. Les plus pessimistes parlent ainsi de société de valets ou de néo domesticité càd le développement de services à la personne peu qualifiés et mal rémunérés. [...]
[...] Ce type d'organisation du travail (et notamment le travail répétitif) reste malgré tout la meilleure garantie d'une productivité élevée. Parce que le taylorisme parvient aujourd'hui grâce à la modularité et la différenciation à proposer des produits variés, parce qu'il bénéficie des nouvelles technologies pour assurer le contrôle du travail, et parce qu'il continue de se répandre dans de nouveaux secteurs tels que les services (banques, grande distribution le taylorisme reste la règle dans un tiers des entreprises en France. II. Genèse et transformations de la société salariale : A. [...]
[...] Les emplois salariés sont devenus également porteurs de protections et de droits nouveaux. Par la généralisation des systèmes d'Etat-Providence, l'emploi salarié est devenu le moyen de protéger les individus des risques maladie, vieillesse ou chômage. Pour toutes ces raisons, le triomphe du salariat au XXème siècle peut-être vu comme le fondement d'une société d'un type nouveau : la société salariale. B. L'effritement de la société salariale : La société salariale est néanmoins fragilisée par cinq évolutions majeures : Le développement des formes particulières d'emploi càd les emplois précaires (CDD, intérim, temps partiel ) parallèlement à la montée du chômage, est sûrement la plus notable. [...]
[...] La diminution de la protection globale de l'emploi dans une majorité de pays développés. L'emploi est moins protecteur. En effet, les réformes successives de protection sociale ont réduit la qualité et l'étendue des droits auxquels ouvrait l'accès à l'emploi. La dégradation des conditions de travail. L'apparition et la diffusion des nouvelles formes d'organisation du travail se sont en effet accompagnées d'une intensification du travail pr les salariés, désormais soumis à la pression permanente de la demande. La pénibilité physique diminue tandis que la pénibilité psychologique s'accroît. III. [...]
[...] De nouvelles formes d'organisation du travail au service de la croissance : A. Le triomphe du Taylorisme : Les économistes n'ont pas attendu les travaux de Taylor pour réfléchir à la manière d'améliorer l'organisation du travail, de manière à stimuler la croissance : dès la fin du XVIIIème siècle, Smith prit l'exemple d'une manufacture d'épingles pour illustrer les bénéfices qu'une entreprise, et au-delà une économie toute entière, pouvait espérer retirer d'une meilleure division du travail. Avec La Direction scientifique des entreprises (1911), une étape est franchie : Taylor, fort de sa longue expérience au sein d'entreprises américaines, préconise une division horizontale et verticale du travail. [...]
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