La croissance endogène

Résumé du document

Les nouvelles théories de la croissance apparaissent aux Etats-Unis avec les travaux de Romer (1986) et Lucas (1988) qui, rejetant l'idée d'un progrès technique exogène sur laquelle reposait le modèle de Solow (1956), vont proposer les premiers modèles de croissance endogène

Extraits

[...] Le cœur de ce mécanisme de croissance réside ici dans l'endogénéisation du capital K accumulable, déterminé par l'équation AK=sxQ toute quantité produite Q non-nulle entraîne une hausse de dès lors que le taux d'épargne est également positif, ce qui induit à son tour une hausse de Q (car Q=AxK, et productivité marginale du capital, ne s'annule pas quand K augmente, puisqu'elle est ici constante) et concurrence imparfaite Mais alors que le modèle néo-classique s'insérait dans le cadre de la concurrence pure et parfaite, en raison de l'hypothèse de rendements d'échelle décroissants, qui implique des rendements factoriels également décroissants, la théorie de la croissance endogène, qui suppose elle la présence de rendements d'échelle croissants, n'est plus compatible avec l'équilibre concurrentiel. En effet, le fonctionnement du marché conduit dans ce cas spontanément à une situation de monopole, puisque l'entreprise initialement la plus grande, i.e. [...]

[...] La théorie de la croissance endogène va au contraire montrer que l'Etat peut stimuler la croissance en incitant les agents à investir davantage dans le progrès technique. B . et mécanismes formels d'obtention d'une croissance endogène 1. Croissance perpétuelle . Les modèles se rattachant à la théorie de la croissance endogène, i.e. pour lesquels les variables influant directement sur le processus de croissance sont désormais déterminées à l'intérieur de ceux-ci, sont extrêmement nombreux. [...]

[...] Une vision alternative et complémentaire de ce premier modèle, également proposée par Romer, attribue la croissance de la productivité à une activité spécifique: la recherche et développement. Les dépenses de R&D permettent la mise au point de biens d'équipement nouveaux, plus productifs que les anciens 2. Ce modèle diffère avec le précédent en ce que si le progrès technique s'incorpore principalement dans le capital physique, il ne résulte pas de l'investissement dans ce capital, mais est produit par un secteur séparé, qui est caractérisé par des rendements croissants: plus on consacre de ressources à la recherche, plus la productivité de ce secteur s'accroît L'accumulation de capital humain (Lucas, 1988) et les infrastructures publiques (Barro, 1989) La prise en compte du capital humain comme facteur de croissance n'est pas spécifique aux modèles de croissance endogène. [...]

[...] Les conséquences et les limites de ces modèles 1. Les principaux domaines d'application de la croissance endogène: les politiques économiques et l'économie internationale Les implications de politiques économique du fait de ce que le taux de croissance est endogène sont nombreuses, et ce type d'analyse s'est étendu à de nombreux domaines, comme par exemple la finance (cf Le modèle de Greenwood et Jovanovic qui montre le rôle positif de l'intermédiation sur l'épargne, et de ce fait sur la croissance). Mais, en général, les modèles de croissance endogènes sont utilisés pour analyser les effets des réformes fiscales, de la taxation, ou de la réglementation du marché du travail, puisque l'on a vu que l'Etat jouait un rôle central dans ces théories. [...]

[...] A l'opposé, dans les modèles' de croissance endogène, le taux de croissance du revenu par tête est indépendant de son niveau. Il n'y a donc aucune raison pour que l'écart entre pays riches et pays pauvres se réduise, ceux-ci n'ayant pas à priori un taux de croissance supérieur à ceux-là. Ces modèles montrent au contraire que l'accumulation de capital est plus dynamique au Nord qu'au Sud. De plus, du fait de l'externalité sur le capital humain, un travailleur, à qualification donnée, va être plus productif et donc mieux rémunéré dans un pays déjà fortement doté en capital humain. [...]