« L'homo oeconomicus est un squelette, mais c'est précisément ce squelette qui permet à la science économique de se tenir debout et de marcher. », affirmait Thorstein Veblen. L'économiste voulait par là signifier deux choses. D'une part, l'homo oeconomicus, en tant qu'abstraction théorique désignant l'agent économique élémentaire de l'analyse néoclassique, est nécessairement simplificateur – le propre d'un modèle théorique étant de simplifier la réalité. Ainsi, l'homo oeconomicus serait uniquement un squelette, schématisant les seules articulations d'une réalité plus complexe et plus diverse. Dès lors, l'homo oeconomicus n'est qu'une fiction théorique. Néanmoins, T. Veblen ajoute que ce squelette « permet à la science économique de se tenir debout et de marcher », et est donc utile.
Dès lors, quelles critiques exercées à l'encontre du concept d'homo oeconomicus en font une fiction simplificatrice ?
Premièrement, nous établirons que certains postulats du modèle apparaissent trop généraux, d'où une critique interne. Mais de surcroît, le cadre intellectuel même dans lequel s'inscrit l'homo oeconomicus est également critiquable.
[...] Une critique interne à un modèle trop général Ainsi, les postulats de la théorie de l'homo oeconomicus se doivent d'être relativisés. Au premier rang de ceux-ci se trouve la rationalité, critiquable pour deux raisons. D'une part, l'information, nécessaire avant de choisir rationnellement, est coûteuse à l'individu. Par exemple, les calculs des coûts d'opportunité prennent du temps, et ainsi la ménagère ne daignera pas comparer tous les prix à l'épicerie. L'information de l'individu n'est donc pas totale. Dès lors, sa rationalité, comme l'avait souligné H. [...]
[...] Or, l'économie étant une science opérative, le comportement des agents pourrait être influencé par les mécanismes de l'homo oeconomicus. Mais alors, cette théorie n'aurait-elle pas une certaine puissance normative, impliquant à terme que le comportement des agents obéisse parfaitement à un modèle devenu dès lors non plus seulement utile, mais valide ? Annexe bibliographique - Tony Andréani, Un être de raison, critique de l'homo oeconomicus, Syllepse, avril 2000 ; - Alain Samuelson, Les grands courants de la pensée économique, Presses Universitaires de Grenoble, 2e édition ; - Alain Beitone, Christine Dollo, Jean Pierre Guidoni, Alain Legardez, Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, 2e édition ; - Janine Brépont, Jean-François Couet, Marie-Martine Salort, Dictionnaire de l'essentiel en économie, Liris, 4e édition, 2004. [...]
[...] Ainsi, l'homo oeconomicus serait uniquement un squelette, schématisant les seules articulations d'une réalité plus complexe et plus diverse. Dès lors, l'homo oeconomicus n'est qu'une fiction théorique. Néanmoins, T. Veblen ajoute que ce squelette permet à la science économique de se tenir debout et de marcher et est donc utile. Dès lors, quelles critiques exercées à l'encontre du concept d'homo oeconomicus en font une fiction simplificatrice ? Premièrement, nous établirons que certains postulats du modèle apparaissent trop généraux, d'où une critique interne. Mais de surcroît, le cadre intellectuel même dans lequel s'inscrit l'homo oeconomicus est également critiquable. [...]
[...] Une critique externe au fond théorique dans lequel s'inscrit ce modèle S'ajoute à cela une critique externe, portant sur le cadre intellectuel dans lequel s'inscrit l'homo oeconomicus, et non sur ses postulats. Économiquement, il semble irréaliste d'opérer une telle dichotomie consommateur / producteur. En effet, on considère tantôt l'homo oeconomicus uniquement dans ses fonctions de consommation, tantôt uniquement dans celles de production, alors que l'agent individuel est les deux à la fois. Cette “schizophrénie” de l'homo oeconomicus semble donc peu réaliste. [...]
[...] Le problème tient peut-être au fait que ces aspects sont qualitatifs, alors que l'homo oeconomicus ne fait que quantifier. De là, non seulement les postulats de base de l'homo oeconomicus s'avèrent trop généraux, mais de surcroît le cadre intellectuel dans lequel il s'inscrit s'avère trop restrictif, en éclipsant certaines composantes essentielles de l'homme. Dès lors, l'homo oeconomicus reste définitivement une fiction théorique, car il n'est pas absolument valide. Ainsi, il apparaît irrécusable que l'homo oeconomicus, satisfaisant un besoin d'analyse, constitue un modèle utile. [...]
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