La crise argentine est la dernière des grandes crises « émergentes » de la fin du XX° s. (après le Mexique en 1994, l'Asie en 1997, la Russie en 1998, le Brésil en 1999, la Turquie en 2000). Mais la crise argentine est inédite dans la mesure où elle a été largement anticipée et où elle touche tous les domaines de la vie sociale. Elle s'est de plus traduite par l'effondrement ou le discrédit des institutions du pays. La crise argentine est donc aussi une crise politique...
[...] Puis la crise financière s'est progressivement transformée en crise monétaire. Dès août 2001, les provinces et principales villes argentines ont eu des problèmes financiers : l'insolvabilité a buté sur une contrainte monétaire directe. Dans un système normal, la Banque Centrale aurait pu fabriquer de la monnaie, augmentant ainsi les réserves obligatoires qu'elle impose aux banques commerciales, mais cela n'étant pas possible, les villes et provinces ont commencé à émettre elles mêmes des monnaies parallèles, pour régler les salires d'une partie des employés. [...]
[...] L'inadaptation du Currency Board Le système de Currency Board était inadapté à l'Argentine, qui n'est pas, pas nature une “économie dollar”, selon P. Krugman. Le lien fixe avec le $ était artificiel. Le système de taux de changes fixes présente en effet des inconvénients. En cas de surévaluation d'une monnaie, un pays à dans ce cas deux solutions : la dévaluation ou la déflation. La dévaluation n'entraîne pas toujours de contre-effet négatif. En revanche, les conséquences financières et économiques de la déflation sont toujours très graves. [...]
[...] Le puissant secteur agricole est particulièrement favorisé par la dépréciation du peso (main d'œuvre devenue bon marché, prix plus compétitifs, exportations en La production industrielle reprend. > Aujourd'hui, après 4 ans de récession, certains analystes estiment que l'économie argentine est en convalescence. La politique économique a permis une stabilisation de l'inflation et du taux de change du peso, puis une reprise significative (la croissance pourrait atteindre en 2003). Mais ce n'est pas encore un redressement durable. La stabilité de taux de change est liée au fait qu'il n'y a pas de service de la dette. [...]
[...] Le pays se met en défaut sur sa dette extérieure. L'Etat avouait implicitement son incapacité à assumer la parité entre le peso et le dollar, marquent la fin du régime monétaire de Currency Board. S'en suivent des grandes manifestations de rue, et le départ du Président De la Rua. Les réponses à la crise la pesification Déjà en difficulté et discrédité par récession et le corralito, la système bancaire entre en crise ouverte avec la pesification décidée par le nouveau Président Duhalde : les bilans des entités financières, qui étaient majoritairement libellés en dollar, sont désormais libellés en pesos, mais avec des parités différentes pour les actifs et les passifs du système. [...]
[...] Le Plan de convertibilité mis en place a sanctionné l'instauration d'un Currency Board bi-monétaire. Les nouvelles règles ont permis de contenir l'inflation, de faire entrer les capitaux, et des réformes, et de permettre une relance de la croissance entre 1991 et 1998. L'Argentine était alors considérée, parmi les pays émergents, comme un des champions de la croissance, malgré des fragilités structurelles connues Mais à partir de 98, la situation économique s'est beaucoup dégradée. Le pays a souffert de chocs exogènes : la remontée du dollar, la crise brésilienne, la chute des prix des matières premières ; qui ont renforcé les déséquilibres macroéconomiques internes : le déficit budgétaire s'est accru. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture