La courbe de Phillips établit une relation inverse entre le taux de chômage et l'inflation. Depuis 50 ans elle passionne les plus grands économistes mondiaux car elle touche à plusieurs problématiques fondamentales des politiques économiques, concernant notamment leur efficacité, leur marge de manœuvre, ou leurs coûts.
[...] Aussi si le coût de la désinflation existe toujours à court terme, il peut être considérablement réduit et limité dans le temps si la politique économique est jugée crédible par les agents. La courbe de Phillips aujourd'hui La pertinence de la courbe de Phillips a donc été sérieusement remise en cause par les Monétaristes et il existe aujourd'hui un consensus selon lequel l'arbitrage chômage/inflation est toujours temporaire et disparaît à long terme. Néanmoins il est intéressant de noter que depuis la disparition quasi-totale de l'inflation, le chômage a augmenté dans les plupart des pays développés. [...]
[...] le maintien de la courbe de Phillips comme outil de politique économique ? Chocs de l'offre et politique déflationniste dans les années 1980 Alors que le dilemme entre chômage et inflation semblait avoir vécu à la fin des années 1970, la courbe de Phillips est réapparue suite aux conséquences des chocs pétroliers et des politiques de désinflations des années 1980. Un choc de l'offre a pour conséquence la diminution de la production (le coût de production est plus élevé) et l'augmentation du niveau des prix. [...]
[...] Dans un premier temps Volcker proposa un plan de réduction de l'inflation sur 5 ans permettant de limiter les coûts à du PIB. Mais plusieurs économistes parmi lesquels R. Lucas ou T. Sargent, ont alors développé une approche nouvelle de la théorie des politiques économiques basée sur les anticipations rationnelles. Le coût d'une politique de désinflation s'explique principalement par la vitesse d'ajustements des anticipations inflationnistes des agents. Lors d'une telle politique ces derniers continue d'avoir à court terme des anticipations inflationnistes très fortes qui se répercutent sur leur offre de travail et donc sur l'emploi. [...]
[...] Face à la difficulté d'interprétation de la courbe de Phillips, certains économistes s'attachent à une analyse plus simple mais tout aussi pertinente selon laquelle la relation chômage/inflation ne serait finalement que le reflet du rapport de force ou pouvoir de revendication entre employés et employeurs en fonction de la situation de l'emploi. Voir graphe 33.4 p 911 in N. Mankiw, Principes de l'économie, Economica N. Mankiw, Principes de l'économie, Economica p 921 B. [...]
[...] La courbe de Phillips a notamment influencé les nombreuses politiques de stop and go (plan de relance ou de refroidissement) jusque dans les années 1970. L'analyse monétariste : la courbe de Phillips de long terme Si la relation chômage/inflation s'est révélée empiriquement stable aux Etats-Unis dans les années 1960, elle ne s'est plus vérifiée dans les années 1970 avec la constatation du phénomène de stagflation. A la même période les économistes monétaristes ont remis en cause la courbe de Phillips. [...]
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