La courbe de Beveridge porte le nom de l'économiste et sociologue anglais William Beveridge qui l'a étudiée en premier au cours des années 40. Celui-ci fut également le père du système de sécurité sociale anglais. Décrivant une relation inverse entre le nombre de chômeurs et le nombre de vacances de poste, la courbe de Beveridge est un instrument utile pour étudier le marché du travail et la difficulté qu'il y a à apparier offres et demandes d'emploi
[...] La différence entre l'Europe et les Etats Unis s'explique par le fonctionnement différent des deux économies. Aux USA, cette inadéquation s'est traduite par un ajustement des salaires des moins qualifiés. En Europe, cet ajustement étant impossible du fait de l'existence de certains mécanismes institutionnels, celui-ci s'est effectué par une hausse du chômage (d'où le déplacement de la courbe de Beveridge vers la droite). Dans cette optique, la dégradation de la courbe de Beveridge en Europe tient davantage à la rigidité des coûts relatifs et à un certain déficit en main d'œuvre qualifiée qu'à la désemployabilité des chômeurs de longue durée. [...]
[...] Si l'ajustement se fait rapidement la courbe est proche de l'origine. Au contraire une courbe de Beveridge éloignée de l'origine traduit la coexistence d'un taux de chômage élevé et un nombre de postes vacants important. Un déplacement vers la droite signifie une inadéquation plus grande de l'offre de travail à la demande (qualification des travailleurs insuffisante ou inadaptation des travailleurs par exemple). Un tel déplacement relève le niveau de chômage naturel (chômage frictionnel et chômage structurel) et implique des tensions inflationnistes, l'équilibre entre U et V ne pouvant se faire qu'à un taux plus élevé de U. [...]
[...] La baisse des coûts relatifs doit s'accompagner d'une stimulation de la demande de main d'œuvre non qualifiée : la promotion de nouveaux marchés de service (services dits de proximité par ex) en est le principal axe. Cette combinaison devrait amener à des résultats plus rapidement. D'une manière générale, simplifier les difficultés d'appariement par des politiques structurelles Ces politiques visent à améliorer le fonctionnement du marché sans agir directement sur les flux d'embauche. En améliorant la qualité et la fréquence des appariements, ces politiques devraient se traduire par un déplacement vers la gauche de la courbe de Beveridge. [...]
[...] La courbe de Beveridge décrit précisément l'efficacité de ce processus d'ajustement de l'offre et la demande de travail. la courbe de Beveridge : une relation inverse entre offres d'emploi insatisfaites et chômage La courbe de Beveridge (aussi appelée courbe UV, U pour unemployment et V pour vacancy) décrit une relation empirique entre offres d'emploi insatisfaites et chômage. Elle met en relation le taux de chômage sur l'axe horizontal et le taux d'offre d'emplois sur l'axe vertical (emplois vacants). -La conjoncture est un élément déterminant de la position de l'économie sur la courbe : en période de récession, les entreprises offrent moins d'emplois et le chômage est plus élevé : le taux d'offre d'emploi baisse et le taux de chômage augmente ; l'économie se déplace le long de la courbe vers le bas inversement en période de " forte conjoncture l'offre d'emploi augmente et le chômage baisse : la conjoncture est favorable aux chômeurs, mais en revanche les entreprises ont plus de difficultés pour recruter : les vacances augmentent (nombre d'individus susceptibles d'être embauché diminue) l'économie se déplace le long de la courbe vers le haut. [...]
[...] A cet égard, les pays de la CEE se caractérisent par un chômage de longue durée : 40% des chômeurs (France ; Royaume Uni : 35.4 contre 11% aux USA. La série de chocs défavorables qui a marqué l'Europe depuis les années 70 (chocs pétroliers, politiques de désinflation, réunification allemande et ses conséquences) par des mécanismes d'exclusion, engendré des effets durables sinon permanents. La théorie des " insiders/outsiders " (Insider- outsider Theory, Lindbeck et Snower 1988) reposant sur l'inégalité des pouvoirs de marché entre les travailleurs en emploi et ceux au chômage, donnerait une explication de ce phénomène d'hystérèse. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture