Une revue des théories économiques sous-jacentes à la notion de convergence nous permettra de constater que convergence nominale et réelle renvoient en fait à deux champs conceptuels distincts que la construction économique et monétaire européenne a forcé à se rencontrer. Et si la réflexion économique permet de mieux expliciter les liens complexes qu'entretiennent les deux concepts, la réalisation effective de l'UEM ainsi que son élargissement à l'Est apportent aussi leur lot d'explications empiriques au débat...
[...] Cette suprématie institutionnelle de la convergence nominale sur la convergence réelle au niveau pose donc problème si ces deux dynamiques sont incompatibles ou tout au moins disjointe. Cela signifierait que des objectifs comme la croissance ou l'emploi sont placés en arrière-plan de la politique économique des Etats candidats à l'Euro. Or si pour certains la convergence nominale conduit nécessairement à la convergence réelle, constituant les deux faces d'une même réalité, pour d'autres au contraire, la priorité à la convergence nominale constitue un obstacle à la convergence réelle La convergence nominale au service de la convergence réelle Au-delà de la stabilité des changes, les critères de la convergence nominale sont favorables à la croissance des économies D'un point de vue externe, la convergence nominale et notamment le respect des parités du SME permet de réduire les coûts liés à la volatilité des changes et empêche toute dévaluation ou dépréciation compétitive. [...]
[...] Une revue des théories économiques sous-jacentes à la notion de convergence nous permettra de constater que convergence nominale et réelle renvoient en fait à deux champs conceptuels distincts que la construction économique et monétaire européenne a forcé à se rencontrer. Et si la réflexion économique permet de mieux expliciter les liens complexes qu'entretiennent les deux concepts, la réalisation effective de l'UEM ainsi que son élargissement à l'Est apportent aussi leur lot d'explications empiriques au débat Si convergence réelle et convergence nominale sont deux concepts qui relèvent de champs théoriques distincts, la construction économique et monétaire européenne les a poussé à . converger 1. La convergence réelle comme fin vs. la convergence nominale comme moyen 1. [...]
[...] Cette notion de convergence a pourtant retrouvé une actualité particulière avec le traité de Maastricht (1992). L'Union Européenne née avec le traité se dote en effet pour la première fois de définitions et de règles explicites en matière de convergence dans l'optique d'un passage programmé à la monnaie unique : les désormais fameux critères de convergence de Maastricht Si la volonté de convergence économique est bien présente dans la construction européenne depuis le Traité de Rome (1957), c'est en effet la première fois que des critères de convergences nominaux et normatifs sont institutionnalisés. [...]
[...] Les économies des pays candidats sont donc supposés respecter à terme les mêmes critères de convergence que ceux du Traité de Maastricht. La correspondance entre convergence nominale et réelle est d'autant plus problématique dans ce cas, que les niveaux de développement des PECO sont considérablement inférieurs de ce que pouvaient être ceux des pays les moins avancées de la zone euro. Les arguments sont ainsi nombreux pour montrer que dans ce cas de faible intégration économique et de rattrapage, convergence réelle et nominale sont distinctes voire opposées[9] : Le différentiel d'accumulation entre les PECO et la zone-euro sont encore trop importants et suscitent de nombreux flux financiers (IDE) qui rendent difficile la stabilité des changes et des taux L'inflation est quasi-inévitable en phase de rattrapage, en raison des différentiels de productivité sectorielle et de l'ouverture des économies (théorème de Balassa-Samuelson) La sous-évaluation des monnaies reste encore un outil de rattrapage en stimulant la compétitivité-prix et les PECO peuvent encore avoir besoin de temps pour trouver leur parité naturelle Conclusion Le débat économique entre convergence réelle et nominale a constitué un enjeu important dans la façon de construire l'UEM et reste d'actualité avec le futur élargissement de la zone-euro. [...]
[...] La réunification allemande et ses conséquences qui s'étendent tout au long des années 90 est un exemple largement repris par les détracteurs de la convergence nominale[5], puisque l'Allemagne, ne pouvant digérer le coût du rattrapage économique à l'Est par l'inflation ou la dépréciation du mark de par ses engagements européens a dû se résigner à laisser croître un chômage massif Une convergence nominale qui étouffe la croissance D'autres commentateurs[6] ont cherché à démontrer que la convergence nominale peut avoir des effets pervers sur la croissance et donc sur la convergence réelle des économies. Le maintien de taux d'intérêt non négligeable, même après désinflation, au nom de la crédibilité de la politique monétaire indépendante et du maintien des parités a eu pour conséquence l'accroissement considérable des taux d'intérêts réels, étouffant l'investissement productif. L'exemple est ici celui de la France qui a conservé des taux d'intérêts élevés tout au long des années 90, même pendant les difficultés des années 1994-95, ce qui a rendu plus difficile la reprise économique. [...]
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