Faut-il pour cela opposer les deux approches, rechercher les différences ou plutôt souligner les complémentarités des deux analyses ?
Nous verrons les différences d'approche sur l'étude de la consommation surtout d'un point de vue méthodologique. L'analyse microéconomique utilise les modèles mathématiques, l'approche sociologique est plus « littéraire ». Dans une deuxième partie, nous constaterons que les deux analyses se complètent pour une meilleure compréhension de ce « fait social total » que constitue la consommation.
[...] La consommation des ménages est un champ commun de l'analyse sociologique et microéconomique, en quoi ces deux approches diffèrent-elles ? Jean Baudrillard dans son livre La société de consommation, explique : La consommation est devenue la morale du monde Pour lui, la consommation est une mythologie moderne, elle utilise des valeurs symboliques. Le consommateur dans l'acte d'achat, émet un signe aux autres. L'approche de Baudrillard exprime une recherche sociologique du problème. Une définition économique de la consommation se résume en réduisant la consommation à une action, où l'on distingue la consommation finale des ménages qui entraîne une destruction du bien et la consommation intermédiaire des entreprises qui permet la production d'autres biens et services. [...]
[...] La classe intermédiaire essaierait d'imiter la classe supérieure tandis que la classe populaire rejetterait ces valeurs ce n'est pas pour nous ! L'individu n'est plus impersonnel, il n'obéit plus à une logique rationnelle comme dans l'analyse économique, mais il prend conscience de sa position dans la hiérarchie sociale et du rôle qu'il peut jouer pour la modifier. La consommation s'intéresse moins aux fonctionnalités du produit qu'à la différenciation sociale. Les deux démarches peuvent-elles converger ? Des analyses qui se complètent pour une meilleure compréhension. L'économie peut étudier les faits sociologiques. Un courant néo-classique contemporain avec G. [...]
[...] De nos jours, nous constatons l'omniprésence du marché et des relations monétaires dans les sociétés occidentales. L'économiste modèlise, spécule, utilise l'outil mathématique, considère l'individu comme un homooeconomicus faisant des choix rationnels. Le sociologue enquête, dissèque, cherche le fait marginal l'exception, dépasse ce modèle trop abstrait. La consommation, fait social total objet commun des deux analyses, nous montre bien, que loin de se différencier, ces deux approches se complètent pour une meilleure compréhension de notre vie en société. Un va et vient entre les deux disciplines peut-il se généraliser quel que soit l'objet étudié ? [...]
[...] Avec le paradigme de l'individualisme méthodologique, théorie économique et sociologique se rejoignent pour proposer l'acteur individuel comme atome logique de l'analyse. Un même objet : la consommation est étudiée en commun par l'économie et la sociologie. La sociologie enrichit l'analyse économique. Pour la comptabilité nationale, le ménage est défini comme une unité de consommation. Le célibataire est un ménage. Le sociologue s'intéresse plutôt à la famille et scrute sa structure interne (nucléaire, monoparentale, recomposée Il examine les rapports de force dans le ménage en soulignant les différences entre sexes et générations. [...]
[...] La consommation dépend du revenu du consommateur et des prix relatifs des biens. Avec différents coefficients, dont l'élasticité-revenu, on peut calculer la répartition des achats quand le budget des ménages s'accroît. En 1857, Ernst Engel émit une loi sur l'évolution de la consommation qui s'est en grande partie vérifiée. Les dépenses alimentaires croissent moins vite que le revenu, d'autres progressent au même rythme (logement, vêtements), certaines augmentent plus vite (santé, loisirs, Les prévisions de consommation tirées de ce modèle se révèlent fiables à moyen terme. [...]
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