L'aide publique au développement est née dans les années 1950. Le Groupement d'assistance au développement (GAD) est fondé au sein de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) pour coordonner les efforts d'aide au développement. En 1961, quand l'OECE est transformée en l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), le GAD devient le CAD (Comité d'aide au développement). Le texte fondateur du 29 mars 1961 « Résolution sur l'effort commun de l'aide » définit les grandes lignes qui restent valable aujourd'hui : l'aide doit être de plus en plus déliée et de plus en plus multilatérale. Sa distribution doit se faire de façon coordonnée et en fonction des besoins.
[...] Des représentants d'autres ministères concernés peuvent être associés au traitement de certaines questions et notamment dans les groupes de travail ce qui souligne la montée en puissance des ministères techniques dans le champ de l'international lié à la technicité accrue des sujets traités. Le travail est organisé par un secrétariat, la Direction de la coopération pour le développement (DCD) de l'OCDE. Le CAD ne met pas en oeuvre des projets ou programmes de développement mais contribue à la coordination des politiques. Il peut donc être classifié comme un méta-acteur. Deux missions principales: Collecte et analyse de données . [...]
[...] A certains égards, le CAD définit la ligne „politiquement correcte de l'aide“. Le CAD contribue à une amélioration des pratiques de l'aide et de la coopération en favorisant des approches coordonnées, intégrées, efficaces et raisonnablement fiancées. Le CAD définit des standards de qualité, élabore des recommandations et organise des revues par les pairs de la politique du développement de ses membres. Les revues par les pairs ont lieu tous les trois ans pour chaque État-membre et sont effectuées par le secrétariat et des représentants de deux autres États-membres. [...]
[...] En ce qui concerne la comptabilisation des dépenses publiques comme APD, il y a des débats permanents sur les types de dépenses qui devraient être ou non inclus. Actuellement, on discute par exemple de l'aide à l'énergie nucléaire, à la police civile, à la recherche ou aux activités sociales et culturelles. Ces débats entre états-membres sont gérés par un processus de négociation dans une logique coopérative qui vise l'arrivée à un consensus. Avec l'émergence de nouveaux bailleurs fondations privées, ONGs, pays émergents/aide Sud-Sud la prépondérance des membres du CAD est de plus en plus mis en question. Des stratégies pour répondre à ce défi restent à élaborer. [...]
[...] Critique Le CAD est critiqué, surtout par des ONG, sur plusieurs bases: Les statistiques de l'aide incluent des dépenses qui ne contribueraient pas à un véritable développement des Pays en voie de développement : contributions à la Banque Mondiale dont les politiques sont vivement critiqués, coûts de l'enseignement d'étudiants étrangers qui contribuerait à la fuite des cerveaux, l'aide lié qui servirait surtout à la promotion des exportations des pays bailleurs, le désendettement qui gonfle les chiffres de l'APD sans correspondre à une réelle augmentation des moyens Les recommandations du CAD reflètent le fait qu'il s'agit d'un club des pays riches. Au lieu de critiquer les effets des Programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale ou de la libéralisation des échanges perçues comme néfastes par de nombreuses ONG, les recommandations du CAD sont parfaitement compatibles avec les politiques des institutions financières internationales. La bonne gouvernance définit par le CAD ne se différencierait pas beaucoup des conditionnalités imposées par ces dernières. [...]
[...] Le CAD est un des organismes les plus importants dans le domaine de la coopération pour le développement. Chaque année, le Comité publie des statistiques qui indiquent le montant de l'APD versée par chacun de ses membres en volume ainsi que le rapport APD/RNB . Les statistiques du CAD permettent ainsi d'observer l'évolution de l'aide et de constater si l'objectif formulé par la communauté internationale que les pays industrialisés devraient dépenser de leur RNB pour l'APD est atteint. Afin de pouvoir réaliser ces statistiques, le CAD établit des critères qui définissent ce qui peut être comptabilisé comme APD. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture