Le terme de « tragédie des commons » est tiré du livre de William Forster Lloyd de 1883. On doit cependant la théorie dite des « commons » à Garett Hardin en 1968. Son livre, du nom que celui de sa théorie, met en avant le conflit conjuguant les intérêts privés et le bien commun. La notion de « commons » (biens communs) implique un libre accès à la ressource et une propriété conjointe. Tout le problème réside donc dans la préservation de ses ressources naturelles, comme faisant partie des biens communs. Le changement climatique, quant à lui, est dû à un réchauffement global de la planète, conséquence de l'augmentation des gaz à effet de serre par les activités humaines. Les répercussions environnementales sont diverses : augmentation de la température de la surface de la terre (+ 0,6° au cours du XXème siècle), augmentation des précipitations (fonte des glaciers et montée des eaux) mais aussi de l'intensité et de la fréquence des sécheresses dans certaines régions du globe. On peut donc attribuer par voie de conséquences le changement climatique actuel à une pollution omniprésente et, à terme, destructrice.
Ce processus décrit peut-il se définir comme une tragédie des biens communs ? Quelles sont les différentes mesures qui peuvent alors être adoptées pour pallier à ce problème environnemental, principal « enjeu du siècle pour l'humanité » pour près de la moitié des Français selon un sondage très récent? La question à laquelle nous tenterons de répondre en filigrane est en réalité la suivante : l'économie peut-elle être solidaire ?
Nous verrons en premier lieu les raisons qui permettent de définir le changement climatique comme une tragédie des commons avant d'étudier les solutions pouvant être mises en œuvre pour remédier à ce phénomène.
[...] Les externalités engendrent des coûts et des bénéfices non contrôlés. b. Les coûts de ces externalités - La pollution et autres externalités nuisent à l'économie : sans réglementation, les entreprises déterminent leur niveau de pollution le plus profitable en égalisant le bénéfice privé marginal de la diminution de la pollution et son coût marginal privé : Cm=BPm. - Il s'agit de déterminer un niveau efficace de pollution par l'analyse classique des économistes : coûts/avantages. [Il y a efficacité lorsque les coûts marginaux d'une action sont égaux à ses avantages marginaux] - Il faut cependant distinguer deux niveaux de raisonnement : Coût marginal social : coût marginal supporté par l'ensemble des individus de la société. [...]
[...] [En Angleterre, toutes les entreprises payent une taxe sur le changement climatique mais celles qui utilisent des énergies renouvelables bénéficient d'un abattement de et cette taxe alimente un fond qui sert à financer les innovations technologiques dans ce domaine.] d. Les permis négociables - Dans le cadre de ces permis, les entreprises sont autorisées à émettre une certaine quantité de pollution. Ces permis, qui sont des droits à polluer peuvent être vendus et leurs effets incitatifs s'apparentent à ceux des taxes. Analyse du graphique : La droite verticale traduit la norme imposée par l'Etat. Par cette réglementation efficace, l'entreprise choisit le point où Cm=BSm. [...]
[...] Le changement climatique est dû à la pollution, externalité négative - Les externalités sont les effets du comportement économique d'un agent sur le bien-être d'un autre. Elles concernent les interactions qui ont lieu en dehors de toute transaction, qui ne passent donc pas par le marché. Cette situation se traduit généralement par l'apparition d'inefficiences. On parle alors d'effets externes. Dans le cas du changement climatique, les externalités sont dites négatives puisque les activités humaines à l'origine de ces externalités nuisent sans engendrer de compensation financière. Ex : la pollution de l'air ou de l'eau est le cas le plus cité d'externalité négative. [...]
[...] Le changement climatique est une conséquence de la pollution a. Le changement climatique mobilise les CPR (common pool ressources) - Le changement climatique se caractérise par une modification du stock des ressources naturelles que sont l'eau, l'air, les minerais, le pétrole, le vent, le soleil Celles-ci sont utilisées, transformées par les activités humaines et provoquent de graves dommages à l'environnement, à l'origine du changement climatique. Les ressources naturelles sont des biens collectifs purs ou biens communs commons - On parle de bien collectif, par opposition à un bien privé. [...]
[...] Cm=BPm mais solution inefficace. E : niveau efficace de pollution. Cm=BSm Puisqu'il répond aux différents critères de la définition, le changement climatique peut être considéré comme une tragédie des commons phénomène qui n'est cependant peut être pas irréversible. Il existe des solutions pour remédier à ce type de dysfonctionnement du marché et aux effets externes négatifs qu'il provoque. Quelles sont-elles ? Est-ce à l'Etat d'intervenir ? Le but de la politique des Etats est de maîtriser ces effets externes négatifs. II. [...]
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