La crise financière qui se traduit désormais par une crise économique a réveillé une fois de plus le débat sur l'indépendance de la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, la BCE s'est fixé un objectif de lutte contre l'inflation en maintenant le taux d'inflation, mesuré par IPHC (indice des prix harmonisé à la consommation) entre 0 et 2 % et maintient pour cela de forts taux d'intérêts.
Or, la situation économique actuelle a conduit à une volonté générale de baisse des taux dans une optique de relance. Une fois de plus, la BCE a du faire face à différente pressions politiques. Cette indépendance était d'ailleurs l'un des enjeux du Traité Constitutionnel proposé en mai 2005. Pourquoi un tel débat ? Pourquoi la BCE est-elle tant critiquée ? (...)
[...] A contrario, on peut même penser que les banques centrales peuvent participer à l'emballement des marchés comme l'illustre la pratique de la FED à instaurer des faibles taux d'intérêts. L'indépendance des banques centrales apparait comme l'une des conditions de l'efficacité de la politique monétaire en s'affranchissant des intérêts de court terme et donc de donner plus de crédibilité à l'objectif de stabilité des prix. Cette recherche de crédibilité souligne l'importance de la politique de communication des banques centrales dans un système économique où les comportements individuels sont devenus un enjeu majeur. [...]
[...] L'indépendance des banques centrales leur permet de se recentrer sur un objectif précis ce qui améliore la politique monétaire qui est, dans une logique monétariste, la stabilité des prix. Les banques centrales doivent désormais compter avec les anticipations des agents et l'indépendance assure une certaine crédibilité qui se soit d'être renforcée par un politique de communication qui devient un enjeu de plus en plus important au sein de la politique monétaire. Pourtant, le modèle IS-LM montre bien que les politiques monétaires et budgétaires sont liées, l'indépendance des banques centrales suggère une scission entre les deux. Cela est-il réellement raisonnable ? Les banques centrales doivent-elles être absolument indépendantes ? [...]
[...] Ainsi, Milton Friedman souligne que la courbe de Philips est vérifiée seulement à court terme et que celle-ci devient verticale à moyen et long terme : aucune politique ne peut jouer en faveur de l'emploi, il y a un taux de chômage naturel, on aggrave seulement la situation. Friedman en déduit alors que la politique monétaire doit se concentrer sur un objectif de stabilité des prix. En quoi alors l'indépendance des banques centrales renforce leur performance ? L'indépendance permet de donner plus de crédibilité à la politique économique. Plusieurs études empiriques ont d'ailleurs mis en évidence que l'inflation est plus faible dans les pays où la banque centrale est indépendante et ceci sans aucune autre incidence sur l'emploi ou le chômage. [...]
[...] L'indépendance des banques centrales supposent la séparation des politiques budgétaires et monétaires. En effet, l'ensemble de la politique monétaire est dans les seules mains de la banque centrale. Or le modèle IS- LM qui permet à la fois d'appréhender l'équilibre sur le marché des biens et services et l'équilibre sur le marché monétaire montre qu'il est possible d'envisager de combiner les deux politiques pour atteindre le plein emploi. On parle alors de Policy mix En effet, on sait qu'une politique de relance budgétaire qui déplace la courbe IS vers la droite conduit également à une augmentation du taux d'intérêt qui freine l'investissement et l'effet final est amoindri par rapport à ce que le seul calcul du multiplicateur prévoyait. [...]
[...] On peut citer la banque centrale d'Angleterre qui est très avancée dans ce processus ainsi que la FED alors que la BCE a quant à elle encore beaucoup de chemin à parcourir. Pourtant l'Eurosystème a bien conscience que une transparence maximale est la condition nécessaire pour obtenir l'alignement des anticipations d'inflation des agents privés sur son objectif Il faut qu'elle persuade les agents de la durée et de l'efficacité de son action. Les banques centrales devront émettre des signaux très clairs comme des publications, des chiffres non contestés, Il faut qu'il y ait un sentiment d'engagement. [...]
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