La baisse du coût du travail favorise-t-elle la baisse du chômage des moins qualifiés? Exposé d'économie.
Le taux de chômage est élevé en France, où il atteint environ 9% en 2007, calculé selon la définition du Bureau International du Travail (B.I.T.) Parmi les travailleurs les moins qualifiés, ceux dont les emplois peuvent s'exercer sans formation ou expérience particulière, le taux est encore bien supérieur, supérieur à 25% pour les individus sans diplôme de moins de 25 ans.
[...] Le débat sur les causes du chômage oppose les économistes qui comme Jean-Paul Fitoussi réclament des politiques monétaires et budgétaires plus favorables à la croissance en Europe, et d'autres qui mettent davantage l'accent sur le niveau élevé du coût du travail pour les entreprises françaises, et donc sur la nécessité de réformes structurelles touchant à la législation du travail. Dans le coût du travail, on compte le montant des salaires, celui des cotisations sociales qui financent notamment l'assurance-maladie et l'assurance-vieillesse, et les autres dépenses liées à la législation du travail, comme le risque d'avoir à verser des indemnités au cas où des licenciements seraient nécessaires. Face au problème du chômage des moins qualifiés, la baisse du coût du travail peut-elle être une solution ? I. [...]
[...] Ils n'ont pas intérêt à privilégier la baisse des coûts salariaux dans leur recherche de compétitivité par rapport aux pays à bas salaires, qui feront toujours mieux qu'eux dans ce domaine. Concl : Malgré la force des arguments d'inspiration néo-classique (libérale) en faveur de l'ajustement de l'offre et de la demande de travail par les prix, il semble que le raisonnement keynésien demeure valable en situation de faiblesse de la demande et de sous-emploi des capacités de production : la baisse des salaires peut alors contribuer à accroître le chômage. [...]
[...] Un agriculteur exploitant peut accepter de continuer à travailler malgré des bénéfices inférieurs au salaire minimum, et des horaires de travail supérieurs au maximum légal prévu pour les salariés Le taux de chômage aux Etats-Unis, d'autre part, est nettement inférieur au taux de la plupart des pays européens. Il se situe aux alentours de selon les critères du B.I.T., à comparer avec les français. Une des explications possibles est le niveau peu élevé du salaire minimum aux Etats-Unis. Cela a entraîné le phénomène des working poors mais cela favorise peut-être aussi l'ajustement de l'offre et de la demande de travail peu qualifié. [...]
[...] Selon ce raisonnement, le salaire minimum a des effets particulièrement négatifs pour les travailleurs les moins qualifiés, dans la mesure où le salaire d'équilibre sur le marché des travailleurs plus diplômés a davantage de chances d'être supérieur au salaire minimum. Plusieurs comparaisons, selon les pays et selon les catégories socioprofessionnelles, semblent confirmer le lien entre coût du travail et chômage, particulièrement pour les travailleurs peu qualifiés 1. La classification des professions et catégories socio-professionnelles fait apparaître un taux de chômage nettement inférieur dans le cas des agriculteurs et des artisans-commerçants, qui sont des catégories de travailleurs souvent assez peu qualifiés mais indépendants, par rapport aux ouvriers et aux employés, catégories les moins qualifiées parmi les salariés. [...]
[...] En 2003, le coût horaire du travail en Allemagne était supérieur de plus de 40% à celui de la France, et pourtant le taux de chômage allemand n'était pas plus élevé que le taux français. Aux Etats-Unis où le taux de chômage est de seulement le salaire minimum est certes bas mais le coût horaire du travail est en moyenne supérieur au coût français D'un point de vue théorique, Keynes a souligné le risque d'une spirale à la baisse des salaires et de la production. [...]
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