Il y a deux aspects de la construction économique européenne, l'union économique et l'union monétaire. Les deux se renforcent mutuellement, en créant précisément une Union économique et monétaire. Mais il faut dans l'analyse distinguer les deux. Quel a été l'effet de l'intégration économique européenne sur la structure du commerce ? Il faut comprendre qu'il y a deux logiques différentes dans la spécialisation commerciale. D'un côté, une spécialisation inter-industrielle, où chaque pays, chaque région se spécialise dans la production d'un bien donné, avec des pôles d'activité, de forts coûts d'ajustement (les capitaux et éventuellement la main d'œuvre se concentrant dans une région donnée), une relocalisation des facteurs de production. De l'autre côté, on trouve une autre forme d'intégration commerciale qui repose sur un commerce intra-branche de variété et de qualité (différenciation horizontale et verticale), où chaque pays garde à peu près ses structures de production et produit la même chose (avec juste des différences dans la gamme des produits, différentes variétés et qualités).
La question est alors de savoir quelle logique a dominé en Europe et quelle est celle qui va s'affirmer avec la monnaie unique...
[...] Le mouvement des salariés permet l'ajustement macroéconomique. La conclusion de Mundell est donc qu'une zone monétaire est optimale s'il existe une mobilité suffisante du facteur travail. Dans une optique néoclassique, on peut rajouter : ou s'il existe une flexibilité suffisante des salaires réels. C'est autour de cette théorie qu'a existé un débat sur l'opportunité d'une monnaie unique en Europe. Car si l'on regarde les marchés du travail européens, on ne voit ni mobilité du facteur travail, ni flexibilité des salaires réels. [...]
[...] Les avantages et coûts de la participation à l'Union Economique et Monétaire Introduction Il y a deux aspects de la construction économique européenne, l'union économique et l'union monétaire. Les deux se renforcent mutuellement, en créant précisément une Union économique et monétaire. Mais il faut dans l'analyse distinguer les deux. L'intégration économique Les enchaînements vertueux du marché unique européen sont bien connus mais attention à une vision un peu trop idyllique des choses. Les documents du TD fournissaient plus un aperçu des effets positifs à attendre de l'intégration européenne qu'un compte rendu empirique de ce qu'il s'est réellement produit (en dehors du dernier texte de Krugman et Obstfeld). [...]
[...] Mais Mundell est lui un keynésien, il n'envisage donc pas ce scénario là. Les salaires nominaux sont pour lui rigides. Ce qui donc va permettre l'ajustement macro-économique c'est la mobilité du facteur travail. Tout simplement des personnes habitant le pays B en crise vont aller s'installer dans le pays A en situation de boom économique. Ce mouvement va soulager le pays y réduire le chômage. Mais il va profiter aussi au pays qui en l'absence d'un surplus de main d'œuvre risquait l'inflation. [...]
[...] L'exemple type, c'est la Silicon Valley aux Etats-Unis. Si les industries se localisent à l'échelle européenne dans des régions particulières, pour tirer partie au maximum des économies d'échelle, les échanges auront tendance alors à être de moins en moins intra-branche et de plus en plus inter-branche, avec la localisation par exemple de toutes les activités aéronautiques dans un pays –mettons la France-, de toute l'industrie automobile dans un autre voitures en Allemagne-, l'informatique dans un troisième –l'Irlande par exemple-, les services financiers dans un quatrième –l'Ecosse-, etc. [...]
[...] Mais les années 90, qui correspondent à celles où l'on aurait dû sentir les effets de l'achèvement du marché intérieur (il a fallu du temps pour mettre en place les 300 mesures du livre blanc sur le marché unique, certaines directives importantes sont intervenues après la date butoir de 1992) n'ont pas été des années de grande prospérité et de croissance soutenue. Sur quel type de spécialisation ont débouché les efforts d'intégration économique ? Lors de la mise en place du marché commun, on craignait que la croissance du commerce n'entraîne une spécialisation excessive des pays membres, les plus avancés se positionnant sur les branches porteuses à haute valeur ajoutée, les autres se concentrant sur les activités abandonnées par les premiers. [...]
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